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vendredi 29 mars 2013

LA BOITE A OUTILS

 

 
Objet : votre prestation du 28.03

LA BOITE A OUTILS

Monsieur le Président,

Sans nul doute vous êtes plus « normal » et, grâce à Dieu, plus intelligent que
votre prédécesseur. On ne peut donc qu’être consterné de vous voir répéter ses
mêmes erreurs, celles d’un étranger au monde économique ! Vous avez, nous
avez-vous dit, une boite à outils opérationnelle. Qu’il suffirait de patienter pour
lui voir produire ses premiers effets !
J’ai connu un charpentier, lui aussi méticuleux, qui avait aussi sa boite à outils, soigneusement rangée. Tous les clous y étaient, les petits, les moyens et les gros.
Un jour qu’il se rendait sur un chantier, arrivé sur place, il s’aperçut qu’un outil
lui manquait. Le marteau. Il dut s’en retourner chez lui et perdit sa journée.
Voilà 10 mois que vous avez soigneusement rangé les vôtres (le contrat de
génération, les contrats d’avenir…) mais force est de constater que vous n’avez
toujours pas réalisé qu’il vous manquait le principal : l’outil monétaire !

Les traités de Maastricht et de Lisbonne ont enlevé aux Etats cet outil (ce fut la sottise de vos prédécesseurs) qui leur font interdiction de se financer auprès de la BCE, les forçant ainsi à se livrer pieds et poings liés au marché. Certes il faut conserver la monnaie unique, certes il faut que les comptes publics soient en
équilibre. Mais dans les circonstances présentes le remède est pire que le mal. Il
suffit de regarder autour de vous.
S’il n’y avait qu’une tâche à accomplir au cours de votre mandat c’était de
réparer les bêtises de vos prédécesseurs. Faire changer les articles 104 et 123
desdits traités, en renverser la vapeur. Qu’il soit fait interdiction aux Etats
membres de l’euro d’emprunter sur les marchés et laisser ce seul soin à la BCE.
Lors de votre campagne il nous semblait que vous l’aviez compris. L’un de vos collaborateurs nous a même assuré que vous aviez pris connaissance du petit
essai, ci-dessus, qui traite du sujet. Nous pensions que vous ne pouviez qu’être frappé du parallélisme entre la mise en oeuvre desdits traités et la spécificité de
crise économique en Europe. Que le delta de croissance en défaveur de l’Europe
par rapport aux Etats-Unis venait justement du fait que les seconds disposent de
l’outil monétaire, pas la première !

Il est plus que temps pour vous de prendre l’Allemagne par les cornes et la
contraindre en cette matière. A défaut il vous faudra faire une croix sur votre
mandat (comme votre prédécesseur) voire pire, qu’il devienne un chemin de
croix pour vous et… nous les Français.
 
Veuillez agréer, Monsieur le Président, à la fois l’expression de nos regrets et de nos espérances.
 
Gba
Le 29.03.2013

Copie : Lettre ouverte
 
Pj: "Triple A pour triples ânes » (pour un retour sur votre table de bureau)

Email : correspondance@editiondelomnibus.comu


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jeudi 20 décembre 2012

VIVE LA WALLONIE FRANCAISE !


Après Bernard Arnault, Gérard Depardieu ! C’est l’exilé de trop. Il est temps que le gouvernement arrête l’hémorragie qui voit le meilleur du sang financier français se répandre dans cette petite monarchie. Qui plus est quand un ministre belge fait de la provocation. C’est un casus belli.
La France doit lancer un ultimatum à la Belgique pour exiger le retour du « poubelle boy » du cinéma français et empêcher le « riche c... de se casser ».
 
FRANCAIS PREPARONS-NOUS A ENVAHIR LA BELGIQUE ET L’ANNEXER A LA FRANCE !
 
Les conditions actuelles sont particulièrement favorables puisqu’une partie des Wallons veulent, eux-mêmes, être rattachés à la France. Il y a trop longtemps que l’Europe vit en paix ! C’est mauvais pour la reprise économique. Et si la Belgique ne suffit pas, annexons le Luxembourg et Monaco. Fi des traités, l’harmonisation fiscale à la pointe de baïonnettes ! Que les sans culottes qui nous gouvernent déclarent la mobilisation générale ! Vive la Wallonie française !

lundi 3 décembre 2012

LE TEMPS DES « SANS CULOTTES »

Le sympathique et rougeoyant Boris Johnson, maire de Londres, a vu dans les sphères dirigeantes françaises le retour des « sans culottes ». Et, une fois n’est pas coutume, le commentateur anglais n’a pas tort ! Simplement il s’est trompé de «sans culottes». Ceux auxquels il faisait allusion étaient ceux de la révolution française, qui conquirent l’Europe. Or rien de conquérant dans nos « sans culottes » d’aujourd’hui. Et ce n’est que par l’habitude prise de baisser le pantalon que nos gouvernants se retrouvent « sans culottes ». C’était vrai de Sarkozy aussi, mais d’autres avant lui, dont un certain général confronté au FLN.
La 5ème république est bien, comme la 1ère, celle des « sans culottes », à cette différence près que les seconds donnaient la « déculottée » quand les premiers se satisfont de la recevoir.

Les premiers actes de début de quinquennat m’ont fait espérer. Six mois après j’ai le sentiment que le nouveau président n’a rien appris ni rien oublié de son prédécesseur. A quoi bon en changer alors ? Et le sympathique « ministre du redressement    productif »    risque    fort    de    finir    « ministre    improductif    du redressement ». C’est ce que j’écrivais il y a un mois ( lire « le rapport Gallois et le concert des grenouilles »), bien avant l’épisode Mittal.

Force est de constater, après cet épisode, que le « ministère improductif du redressement » est conforté. Pas du fait de son ministre qui n’en peut mais, mais de sa hiérarchie, les Hollande, Ayrault et autres Moscovici. Ils avaient, dans cette affaire, une chance inespérée de manifester, à bon compte, le retour de l’Etat sur le devant de la scène. Mais non, d’un simple rendez-vous avec le président de la République, le sieur Mittal a mis tout ce beau monde dans sa poche, comme au bon vieux temps de Sarkozy. Quelques promesses qui n’ont « engagé que ceux qui les ont reçues », comme aurait dit Charles Pasqua.

Il nous faut donc faire la liste des cocus. Elle risque d’être longue : 
-    Montebourg, qui aurait du démissionner pour marquer ses distances, 
-    Les ouvriers du groupe Mittal, qui voient confirmé que leur direction est
souveraine en France, 
-    Leurs syndicats, 
-    L’industrie lourde française qui transfert sa technologie au tiers monde
pour mieux se suicider, 
-    Les Français qui finiront tous... 
- Le Pouvoir qui, à force de reculer, expose dangereusement nos
arrières... ! 
En attendant l’improbable Bonaparte.

vendredi 23 novembre 2012

UNE PARTIE DE « TROMPE COUILLON » A l’UMP


Décidément les acteurs de la vie politique en France nous donnent du « fil à penser », ces temps ci. Mais il faut bien reconnaître que les errements de la droite sont pain béni, à la grande satisfaction de la gauche qui peut aller aux siens, impunément. Nous sommes donc forcés de rebondir sur notre précédant article, « Elections à l’UMP, pas de vainqueur que des vains culs !», pour comprendre le dessous des cartes.
On entend partout, journalistes, commentateurs et chroniqueurs nous expliquer, « c’est la haine entre Copé et Fillon qui est au centre. L’UMP va finir par imploser sous les deux courants » (ou exploser suivant le point de vue). Or il s’agit d’une analyse journalistique, forcément superficielle. Non pas que les deux acteurs fassent semblant, mais ils sont les arbres qui cachent la forêt.

A droite (et pas seulement à droite) tout le monde s’accorde à penser que François Hollande a si mal commencé son mandat que ses chances pour 2017 sont nulles. Par les temps qui courent les électeurs ont la sanction facile. Que donc ils (la droite) ont toutes les chances de l’emporter. Mais qui ? Quatre acteurs (et non pas deux) sont en lice. Copé, Fillon, Juppé et... Sarkozy. Ainsi le jeu de « trompe couillon » Fillon – Copé n’est destiné qu’aux couillons. Voyons comment les cartes sont battues.

Jean François Copé est porteur d’une double casquette, la sienne et celle de Sarkozy. C’est en enfourchant le cheval de ce dernier qu’il est arrivé à faire jeu égal avec Fillon. Tous ses soutiens sont, du reste, des proches de l’ancien président et il a mis à profit le noyautage du parti fait par Nicolas pour arriver à ses fins. Mais il se sait distancé par Fillon en matière de sympathisants de droite, raison pour laquelle il s’est fait « garde place » de Sarkozy qui l’emporte sur eux deux. Mais avec une arrière-pensée. Si un accident de parcours survient a Nicolas (procédures en cours ?) il sera son remplaçant. Sinon il patientera au poste de premier ministre, en attendant son tour.

Nicolas Sarkozy sait tout cela et il a deux choses à faire au cours de 5 prochaines années : éviter les chausses trappes judiciaires (Bettencourt, Karachi, ect...) et « tuer » celui qu’il croit être son seul adversaire, François Fillon. Et il n’est pas mécontent de voir ramener Fillon au niveau de Copé. Mais deux choses viennent de le contrarier : un risque d’implosion de l’UMP qui le priverait d’un outil incontournable, et le retour inattendue de Juppé sur le devant de la scène.

François Fillon hait Nicolas Sarkozy, bien plus que Copé. Il le hait depuis 5 ans, depuis que Sarkozy l’a traité comme quantité négligeable. C’est du reste l’erreur majeure de Sarkozy : il ne faut pas mépriser les autres en politique. Fillon l’avait déjà menacé, au vu de ses meilleurs sondages, de se présenter contre lui lors de la dernière élection. C’est pourquoi il est resté premier ministre. Il a, aujourd’hui, la réaction du faible qui se révolte. Il ne permettra pas que Sarkozy, via Copé, l’emporte à la présidence du parti, quitte à saborder l’UMP. Et il vient de conclure, dans ce but, une alliance avec Juppé.

Juppé n’aime aucun des trois autres protagonistes et, coup de chance, les derniers évènements le servent. Il avait joué avec finesse le « j’ai déjà été président de parti et je ne le souhaite plus» et s’était mis de coté en pariant sur les évènements. Qui iront au-delà de ses espoirs les plus fous. Il est le seul à pouvoir empêcher l’implosion de l’UMP et le voilà qui s’impose comme arbitre entre Fillon et Copé, qui s’éliminent d’eux-mêmes et voient leurs statures réduites sous celle du sage de Bordeaux. Ne reste plus en lice que Sarkozy. Mais contre lui Juppé a un allié objectif, Hollande. Et il n’a aucun doute que ce dernier saura faire trébucher l’ancien président.

Et voici le dessous des cartes : Juppé contre Hollande en 2017 ! Mais c’est la limite de l’exercice puisque Marine le Pen contre Hollande est aussi écrit dans notre marc de café.

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mercredi 21 novembre 2012

TRIPLE A POUR GOGOS !


Nos dirigeants politiques, de droite comme de gauche, se sont à nouveau laissés bernés par la décision de l’agence de notation « Moody’s » de baisser d’un cran la note française, de AAA à AA1. Les uns blâmant l’équipe gouvernementale précédente (Moscovici) tout en renouvelant leur profession de foi au marché, les autres (les frères ennemis Fillon, Copé) faisant porter la faute aux 6 mois « catastrophiques » de la nouvelle équipe dirigeante. Mais tous de rendre compte à la même autorité et venir s’y justifier : le marché !
Il vaut mieux prendre un peu de recul pour s’assurer qu’on n’a pas dit d’âneries. Voici ce que nous écrivions en septembre 2011 à propos des ânes (voir « Triple A pour triples ânes !»)

« La pensée unique prône une politique vertueuse de réduction des déficits, partout. La rigueur. C’est la troisième sottise de nos dirigeants (il n’est pas sot d’être rigoureux mais il est sot de l’être à contretemps), après leur aveuglement de 2007/2008 et le recours massif au crédit. C’est aussi celle du FMI et de sa nouvelle directrice, la marquise de Touvatrébien.
Mais cette politique est vouée à l’échec, pour trois raisons :
- la première est qu’elle ne donnera aucun résultat en matière de résorption de la dette. Prenons un exemple et admettons qu’un Etat comme la France soit en mesure de dégager un excédant budgétaire de dix milliards d’euros par an (hypothèse hautement improbable puisque le déficit actuel est de l’ordre de dix fois plus, près de cent milliards d’euros). Il faudrait 180 années d’efforts constants pour venir à bout de l’endettement. Est-ce vraisemblable ?
- La seconde est que cette politique provoquerait une récession générale des Etats et ainsi le remède serait pire que le mal et la dette ne ferait que croître. On l’avait déjà constaté en 1929. Il faudra la seconde guerre mondiale pour voir le monde sortir définitivement de la grande crise des années 30.
- La troisième est qu’une telle politique finirait par engendrer des cataclysmes sociaux dont nul ne saurait dire où ils nous conduiraient.
Et nous avons déjà sous les yeux le constat de ce triple échec : la Grèce (dont l’aide fournie par les autres Etats européens est une autre ineptie. On endette des Etats déjà endettés pour venir au secours d’un Etat hyper-endetté, 350 milliards d’euros, qui ne pourra rembourser ni les uns ni les autres). C’est ce qu’on appelle le nivellement par le bas... »

Mais, objecterez-vous, comment se fait-il que les Etats trouvent toujours à emprunter sur les marchés ? N’est-ce pas, justement, parce que la politique que vous dénoncez ici est, au contraire, seule à les rassurer ? Poser la question c’est y répondre.

Et voici la réponse qui a échappé à la plupart !

Il faut d’abord comprendre ce qu’est le « marché ». La réunion de tous les acteurs économiques sous une même bannière : «l’argent». Et il faut savoir que «l’argent» est le seul véritable agent fédérateur sur la planète. Il transcende les Etats, les religions et les races et ainsi crée une véritable intelligence collective (un peu à l’image d’Internet, du reste mise à contribution). Ce que la force, la diplomatie et la politique n’ont su faire, lui l’a fait. On comprendra par là qu’il l’emporte partout, sur tout et tout le temps, en particulier sur les acteurs politiques qui même au sein d’une nation, voire d’un parti, n’arrivent pas à s’unifier. Voilà comment il finit pas imposer sa loi aux politiciens dont seuls ceux qui s’en font les serviteurs (les anglais, les allemands) trouvent grâce à ses yeux. C’est ce que le marché a fait signifier à François Hollande qui vient d’en accuser réception lors de sa dernière conférence de presse.
Après Sarkozy, de pourfendeur il vient d’inscrire son nom au « rôle » des serviteurs.

Mais le «marché» à deux talons d’Achille. Les crises cycliques de l’économie et la monnaie. 
1°) Les premières il ne les contrôle pas mais savait en tirer profit, mais pas de l’actuelle. Comment placer l’excédant de liquidités en période de récession durable et où trouver la sécurité requise ? Une seule réponse, les Etats. C’est la seule structure durable et fiable qui s’offre au « marché » en cette période de troubles.
Il va donc souscrire les emprunts d’Etat n’étant pas même tenu des échéances puisque librement négociables à tout moment. Ce n’est donc pas tant le plafond de l’endettement qui lui fait souci, que la capacité de l’Etat à faire face à la charge d’intérêts (50 milliards par an pour la France).
Et voici ce qui explique sa pression constante pour forcer les Etats à pratiquer une politique d’austérité : que le premier servi par la collecte des impôts soit le poste budgétaire du « marché », la charge des intérêts.

2°) La monnaie est le second talon d’Achille du marché. Il a longtemps été victime de ses manipulations (c’était même le seul domaine où le politique l’emportait sur lui). Mais là aussi, en particulier avec la création de l’euro, le marché à réussi à canaliser ce paramètre qui lui échappait. Interdire aux Etats sa manipulation (traités de Maastricht et de Lisbonne) au nom d’une idée reçue et généreuse, l’inflation est la ruine des « petites gens ». En réalité l’inflation était la ruine des prêteurs et donc des marchés.

Les Etats, comme les marchés, ne peuvent rien (ou pas grand- chose) face aux grands cycles économiques (Kondratieff), ils sont des « tsunamis ». Par contre ils ont encore en main, s’ils le veulent, la monnaie. Et nous le redisons à nouveau en vertu du principe que les idées sont comme les clous, plus on tape dessus plus on les enfonce.
Il est trop tard pour sortir de la crise par la politique d’austérité réclamée par les marchés, à son seul profit. Il est par contre encore temps de sortir l’euro de sa boite et le stylo de sa poche pour amender les traités européens signés par des ânes aux ordres du marché.

vendredi 16 novembre 2012

UNE REVOLUTION EN EUROPE ?

Au lendemain de la conférence de presse de François Hollande on ne peut qu’être consterné. Non pas qu’il ait démérité dans sa prestation. Au contraire, il l’a parfaitement maîtrisée, bien mieux que son prédécesseur. Non, la consternation vient d’un constat, il a été convaincu (par qui?) de reprendre et poursuivre la politique imbécile à laquelle son prédécesseur s’était aussi rallié sous la pression de l’Allemagne. Rappelons en les fondamentaux : ne pas avoir recours à la planche à billet, réduire les dépenses, augmenter les recettes.
Mais, c’est bien connu, l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Un instant nous avions pensé qu’il pouvait être cet homme providentiel qui sortirait l’Europe des « bonnes intentions » figurant dans les esprits et les traités (de Maastricht et de Lisbonne), à propos du fonctionnement de la BCE. Et voici ce que nous prédisions, le 8 septembre 2011 :
«... Il faut donc supprimer la liaison à haut risque « marchés – Etats » et la remplacer par une liaison plus apaisée « banques centrales - Etats », comme par le passé. Pour ce faire il suffirait de rembourser les créanciers des Etats en émettant la contre-valeur monétaire de leurs créances.
Remplacer le billet à ordre portant intérêts et échéancier, par un billet à ordre ne portant ni l’un ni l’autre, la monnaie. Comme le faisait nos anciens. Après tout il ne s’agit que d’un simple échange de billets à ordre.
 
Quelles conséquences. On l’a vu de l’inflation va être créée, beaucoup d’inflation. Mais en fait elle est déjà là, latente, ces crédits, qui ne pourront jamais être remboursés, ont déjà changé de nature. Ils sont de la vraie fausse monnaie. Cette inflation va conduire à une forte dévaluation des deux monnaies de réserve ce qui, parmi les inconvénients, aura pour avantage de contribuer au rééquilibrage des échanges avec les pays émergeants et aider les zones euros et dollar à sortir de la récession qui les guette (la Suisse, pour des raisons opposées, vient d’émettre une grande quantité de francs suisses pour faire baisser le cours de sa devise, très recherchée, d’au moins 20% contre l’euro, et retrouver ainsi de la compétitivité).
 
Conclusion. 
Un peu de bon sens et de prospective nous montrent que cette troisième voie finira par s’imposer, non par la volonté des hommes mais par la force des choses. C’est une simple question de temps. Alors on verra de nouveaux dirigeants, comme il en a toujours été en temps de crise (exemples de Clemenceau, Roosevelt ou Churchill) surgir et remettre de l’ordre en imposant leur diktat. A moins que ce ne soit les peuples, eux-mêmes, lassés de tant de sottise qui finissent par imposer leur volonté. Quoiqu’il en soit le mouvement partira d’un des principaux Etats de l’Europe qui, sous la menace d’une sortie de l’euro, forcera les autres Etats, sous pression de leur population, à suivre. Et dans la foulée le dollar
s’alignera
... »*

Non, Hollande ne sera ni Clémenceau, ni Roosevelt, ni Churchill. Sans vision, tout juste le successeur de Sarkozy. Les tensions économiques sont telles, aujourd’hui qu’il,
- ne pourra réduire les dépenses, 
- ne pourra augmenter les recettes. 
- Par contre, comme pour son prédécesseur, les déficits vont mécaniquement se creuser (rappelons que la France occupe déjà une première place, peu enviable, en Europe, celle de premier emprunteur).
 
Il faut mettre au crédit de l’Europe, depuis 60 ans, deux réussites et seulement deux :
la disparition des guerres, à l’ouest,
- la création d’une monnaie unique, qu’elle a même su imposer au monde comme seconde monnaie de réserve. Mais par des traités imbéciles elle s’est privée de la seule arme qui peut encore la sauver, l’euro. 
Conséquence : 
la crise financière s’est, d’ores et déjà mutée en crise économique. La prochaine mutation sera, nécessairement, politique, ce qui veut dire que ce seront les peuples qui vont s’emparer directement du sujet, et non plus les « experts ». Avec brutalité. Et nous n’aurons pas long à attendre, juste l’année qui s’annonce, 2013 !**

* Extrait de « Triple A pour triples ânes »
**voir aussi, du même auteur, l’article « 2013, l’année terrible »

samedi 27 octobre 2012

UNE CONSTITUTION D'UN AUTRE ÂGE, LA Vème RÉPUBLIQUE!


« Après moi le déluge » avait dit Charles de Gaulle, « après moi n’importe qui pourra devenir président », avait renchéri François Mitterrand. Mais tous deux eurent tort. Avec un peu plus d’humilité et d’honnêteté intellectuelle ils auraient pu s’inclure dans le lot des « n’importe qui ». Non pas que les 7 présidents de la Vème aient été pires que les 17 qui les précédèrent sous les II, IIIème et IVème républiques, peut être même furent-ils meilleurs (assurément de Pompidou) mais imagine-t-on un Deschanel, un Emile Loubet, un Félix Faure investis des pouvoirs octroyés par la constitution de la Vème république ? On en frémit, rétrospectivement.
Un pays comme la France ne produit qu’un homme d’exception par millénaire (ex : Charlemagne et Napoléon), mieux vaut donc ne pas trop tabler dessus et éviter la concentration du pouvoir en une seule main. Le calcul des probabilités pour qu’elle soit la bonne découragerait tout parieur. Sinon, gare au principe de Peter. C’est ce que les Anglais, Néerlandais et autres Américains avaient compris bien avant nous. Il n’y a pas d’homme providentiel et il faut se garder des autres. De tous les autres.

Que nous enseignent J Peter et Raymond Hull dans un essai vieux de plus de 40 ans, « Le principe de Peter » ? 
1° Que tout homme ayant ses limites de compétence, une fois ces limites atteintes sera, nécessairement, incompétent, 2° que plus on s’élève dans une hiérarchie plus on approche ses limites, 3° qu’au final, au sommet des hiérarchies, on ne finira par trouver que des gens incompétents. C’est pourquoi, concluaient-ils, tout allait mal.
C’était si évident que nul n’y avait pensé avant eux.
Or la Vème république favorise cette loi sociologique par son système hiérarchique d’une verticalité à nulle autre pareille, seule comparable à celle de l’ancien régime (dont elle est une survivance incongrue). On a donc toute malchance de voir reconduite, d’élection en élection, cet ordre des choses. Aggravée du syndrome pontifical d’infaillibilité que l’élu, fort de son succès, va développer et que son entourage, par esprit de cour, va entretenir et conforter. La remarque d’un Sarkozy « j’écoute les avis mais n’en tiens pas compte » en est l’inquiétante caricature.
Résultat : une république qui, en un demi-siècle, a accumulé les erreurs et fait moins bien que les précédentes, où l’autorité était diffuse. La France dans le monde n’a cessé de reculer dans tous les domaines, depuis 1958. Premier artisan de ce recul, n’en déplaise aux inconditionnels, un certain Charles de Gaulle. Homme du 19ème siècle égaré en plein 20ème.
Alors qu’une instabilité ministérielle chronique caractérisait la IV république, son développement économique fut spectaculaire et jusqu’au début des années 60, malgré le retour à l’ancien régime. Pour ne prendre que l’instrument de mesure comparative le plus significatif pour arbitrer entre les nations, le PIB par
habitant, force est de constater que la France a rétrograder à une modeste 10ème place en Europe, juste devant l’Italie et l’Espagne (sources INSEE).
Pour ne prendre que l’aspect économique, ce sont des concepts « venus d’en haut » aussi ridicules que « la politique de la France ne se fait pas à la corbeille» ou le retour du « franc or », sans oublier « l’ardente obligation de la France » qu’était censé être le plan imité des... régimes communistes. Aujourd’hui grâce à la crise, si on peut dire, les Français commencent à recouvrer la vue, les yeux bandés depuis plus de 50 ans par une constitution plus archaïque que celle de la IIème république, celle du futur Napoléon III. Ils voient bien, à leur tour, qu’ils n’auront pas d’hommes providentiels pour les sortir du pétrin. La faillite de la Vème, qui a moins bien réussi que le régime tant décrié de la IVème et sa sœur jumelle qui lui a survécu en Italie est là, sous nos yeux, cruelle.
Il est donc plus que temps, pour eux, de changer d’institutions. Franchir deux siècles de retard, quitter le 19ème    et faire leur rentrée, enfin, dans le 21ème.

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lundi 8 octobre 2012

LE MORALISTE ET LE CHANCEUX

C’est Bruno le Maire qui rapporte la phrase et le « Canard enchaîné »* qui publie : Sarkozy sera réélu président de la République en 2017. « La question n’est pas de savoir si je vais revenir mais si j’ai le choix, moralement, vis-à-vis de la France, de ne pas revenir. Je ne peux pas me défausser moralement vis-à- vis des Français ».
Et on ne saurait dire lequel des deux est le plus sot, celui qui tient ces propos ou celui qui les rapporte. Probablement les deux. Car, enfin, qui peut croire, sans rire, que Sarkozy soit pourvu de morale ? De tous nos hommes politiques il en est, sans l’ombre d’un doute, le plus dépourvu, comme sa vie en témoigne. Non seulement il a le choix de ne pas revenir mais les Français, à 55%, l’y encouragent**.
Si ce n’est la morale, qui dicte sa conduite ? Nicolas aurait-il entendu des voix, tout comme Jeanne ? Peut être. Mais à cette inversion près que Jeanne était imbibeé de morale chrétienne et qu’elle porta chance à la France (mais pas à elle). Tout le contraire de Nicolas Sarkozy.

Car passe encore de l’amoralité (commune au monde politique) si au moins Sarkozy portait chance. Mais il porte la poisse (sauf à lui). Est-il sur le point de prendre un avion qu’un vigile se suicide***. Voyez ce qu’il est advenu de tous les amis qui le fréquentaient, Jacques Martin, Johnny, Christian Clavier, Enrico Macias, Jean Marie Bigard... et la liste est longue ? N’est-ce pas ce qui a aussi effrayé la superstitieuse Cecilia? Et, comble du comble, deux crises économiques majeures pour un seul mandat !!! Avec, en partant, une dette abyssale laissée aux Français. Napoléon, qui s’y connaissait en chance, ne manquait jamais de se soucier de celle de ses généraux.

Et les Français, avant de déposer leurs bulletins de vote dans l’urne en 2007 auraient été bien inspirés de s’en inspirer. Inspiration qui semble les avoir saisi en 2012, mais un peu tard. La guigne était sur eux.

En effet, François Hollande parait bien mieux doté en matière de chance. Les conditions invraisemblables (affaire du Sofitel ) qui ont écarté de sa route DSK en furent les premières marques, inouïes (qui auraient satisfaites Napoléon). En route pour Berlin son avion foudroé qui s’est posé sans dommages. La chute soudaine du taux d’intérêt des emprunts d’Etat (qui va faire économiser près de 2 milliards d’euros au budget de la France), à peine arrivé. La baisse (provisoire ?) des cours du pétrole. Et enfin (et surtout) la nullité de son opposition à droite. Son ancien adversaire, hors course. Des prétendants (Copé et Fillon) si médiocres que plus personne ne prête attention à leur dispute de cour de récré pour le contrôle de l’UMP.
D’autant que ce malheureux parti va, à la fois, imploser et exploser. Imploser avec la constitution de deux courants qui deviendront irréconciliables et exploser sous les coups de boutoir du Front National.

Reste à voir si la chance continuera de sourire à François Hollande, l’année prochaine. Et on sera vite fixés : 2013, l’année de tous les dangers. S’il y survit un boulevard va s’ouvrir devant lui jusqu’à 2017 et le renouvellement de son mandat est assuré. Si non il aura tout à craindre, de tous cotés. En particulier de ses proches. Mais pas de Sarkozy dont les Français ne veulent plus.

Ainsi les maladresses gouvernementales actuelles, en matière économique et fiscale, qui sont critiquables, seront de peu d’impact. Tout comme le traité budgétaire, qu’il soit voté ou pas. Le mimodrame actuel n’étant là que pour occuper les gazettes.
Non, l’échelle des problèmes en 2013 reste supranationale. Elle implique que les bonnes réponses viennent encore de la Banque Centrale Européenne. Mais qui ne demandera pas mieux qu’un coup de main de... dame fortune, si elle est toujours là, au coté de M. Hollande.

* dans son numéro du 3 octobre 2012 
** sondage CSA RTL 
*** en Israёl 


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lundi 24 septembre 2012

THE COLONIZED PEOPLE COMPLEX (England versus France)

It does work likewise, with individuals and peoples. Infancy trauma memory is engraved in indelible manner in the unconscious. And there are two laws on which everyone should meditate: 
1°) this unconscious memory is proportional to trauma intensity,
2°) intellectual development (individual or collective) is conversely proportional to this memory impact on behaviour. The weaker the intellectual development the stronger this unconscious memory would affect the behaviour. The result is an inferiority complex which, often, may activate an aggressive attitude (see Islam fundamentalists).

If individual memory doesn’t last more than a simple life, peoples memory survived thanks to experience and innate passed on, from generation to generation, for a surprising long time (thousand years). So all peoples who, once, have been dominated (and this did happen, one day or another, to alls) will keep this domination complex in memory. All the more acute since this domination has been traumatic.
The immemorial Polish hate for Russian or German peoples is a testimony. Conversely there is no resentment from Gallic peoples (the ones who became French) versus Roman peoples (actually Italians) because this colonization has been soft and advantageous to the colonized peoples.

I often question myself about the outburst of popular English news paper against France and French peoples for any pretext. Last was the pictures of Kate MIDDLETON (princess of Cambridge) naked nipple taken in France by French “paparazzi” few days ago.
No question about the right for private life (better protected in France than in England) but, as we use to say in French, “there was no matter to lash a cat”, even less to call for a judge. And out of France this would have remain a no consequence matter. But France and French peoples being involved the expected English reactivity has been exploited by English papers right away. Why ?

We alls (French and British peoples) have tendency to forget that England has been, a long time ago, a former French colony for, at least, two centuries following the duke of Normandy conquest (1066). His successors “Plantagenêts” (a typical French family name) sharing their time between France and England.

As a consequence of the conquest the Saxon peoples were brutally deprived of their lands to the benefit of the invaders who, in addition, imposed their French language and their French laws. See the popular Robin hood myth, the brave Saxon who resist to brutal king John (Plantagenêt), unworthy brother of Richard heart of lion, who... never set foot in England !

And today the only ones to be proud of their French origins are the oldest families of the English nobility who’s name are still French and who are looking, with a bit of condescension, to those recent incoming “Hanover’s”, cousins of Saxons, both origins from poorly civilised Germany, to be set, by chance, on the English throne.

And if the Windsor’s (their brand new name) are so popular in England it’s, mainly, because they have no links with France and the ancient masters of England. Moreover their blood being gradually mixed up with commoner Anglo-Saxon blood (see Kate Middleton) to be melt into the ancestral Saxon community, now in command.

This has been the main reason for perpetual wars lasting between the two countries, the revenge to humiliation. But after a five hundred years war we have now, already, a two hundred years peace, not enough to get rid of past. And weapons have been replaced by insults, which has to be considered some sort of improvement.

mercredi 19 septembre 2012

2013 « L’ANNEE TERRIBLE


« Ce n’est pas le déficit qui est cause de la crise, mais la crise qui est cause du déficit ». Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie

Nous n’avons cessé de le dire. La crise actuelle est une crise financière et européenne, qui s’exporte au monde entier. Pas une crise monétaire, l’euro s’étant imposé très vite comme l’une des deux grandes monnaies de réserve, sur laquelle veille ses détenteurs comme à la prunelle de leurs yeux (n’en déplaise aux « cassandres » de tout bord).
Non, il s’agit bien d’une crise financière provoquée par les virus inoculés (par des irresponsables) dans les traités européens, plus précisément les articles 104 (traité de Maastricht) et 123 (traité de Lisbonne), faisant interdiction à la BCE de souscrire aux obligations émises par les Etats membres (encore que les organisations étatiques ne soient pas spécifiquement désignées), au nom de la lutte contre l’inflation. Résultat : la mise sous tutelle desdits Etats envers les marchés de capitaux et les agences de notation qui en sont les régulateurs.
C’est la première fois dans l’histoire du monde que des Etats se trouvent ainsi dépendants de structures non étatiques, avec les conséquences que l’on sait dont les principales sont :

- les conditions d’accès au marché des capitaux, 
- le poids des intérêts dans les budgets nationaux, 
- les déficits budgétaires accrus.

Mais dans notre malheur deux changements sont intervenus à moins d’un an d’intervalle, la désignation de Mario DRAGHI à la tête de la BCE (en juin 2011) à la place de J.C. TRICHET et l’élection de François HOLLANDE en France (en mai 2012) à la place de N. SARKOZY. Mario DRAGHI paraissant plus déterminé à contourner ces traités imbéciles que François HOLLANDE, mais tous deux allant dans la même (et bonne) direction.

Certes, à ce jour, aucun des articles incriminés n’a été modifié. Et, vraisemblablement, ils ne le seront pas et il faudra faire avec. Mais alors que le second a su isoler l’Allemagne, dernier bastion de l’orthodoxie « monétariste » en Europe, le premier, fort de son indépendance, a fait savoir aux marchés que la BCE n’hésiterait pas à racheter de la dette publique, sans limitation de montants. Manière de couper court à toutes tentatives de spéculation contre les dettes dites à tort « souveraines » et rendre accessoires les lignes de défense péniblement élaborées par les Etats (exemple du Fonds Européen de Solidarité).

Ainsi, depuis l’été, on peut affirmer qu’une éventuelle crise monétaire est définitivement écartée et que le pic de la crise financière a été atteint (encore que la question de la dette italienne, et surtout espagnole, reste toujours posée).

Malheureusement le temps perdu à comprendre les vraies raisons de la crise financière (attribuée à tort à la crise bancaire des « subprimes ») et y remédier, aura laissé le terrain libre au développement d’une autre crise, économique celle-là, et qui est loin d’avoir atteint son pic. C’est dans ces conditions que se présente l’année 2013.

Les licenciements en cours et à venir, plus massifs, vont affecter le premier moteur de la croissance, la consommation, plus encore qu’ils ne l’affectent aujourd’hui. 
Conséquence les entreprises vont voir leur marché se réduire comme peau de chagrin et donc elles minimiseront leurs investissements, deuxième moteur de la croissance arrêté.
Quand au troisième moteur, la relance par les Etats, il est entièrement bridé par les efforts désespérés des responsables pour tenter de réduire les déficits publics. Non seulement ce moteur sera, lui aussi, en panne mais la marche arrière est embrayée.

Ainsi, de quelque coté que l’on veuille bien tourner son regard, tous les voyants sont et seront au rouge.

Reste un dernier moteur, la... planche à billet. Non seulement la BCE aura à injecter massivement des liquidités pour racheter la dette souveraine des Etats en difficulté, mais elle se trouvera forcée d’émettre des liquidités en sus dans le système bancaire pour essayer de compenser les trois autres moteurs à l’arrêt.

On peut donc d’ores et déjà anticiper le retour de l’inflation, dont le seul garde fou sera la récession. Tous les PIB de la zone euro seront négatifs, y compris celui de l’Allemagne, grand responsable de cette situation. L’arroseur arrosé.

Récession + inflation étant les pires ennemis des valeurs boursières un nouveau krack boursier est prévisible.

Ainsi l’aveuglement des dirigeants européens aura conduit à rétablir le mal qu’il voulait combattre par-dessus tout, avec en prime la récession et le chômage.
L’année 2013 (comme souvent les années en treize) sera bien une année « terrible ».

Bernard ARNAULT, L'INGRAT


Suivant la « Libre Belgique » Bernard ARNAULT aurait demandé la nationalité belge ? Non ! il ne s’agit pas de la dernière histoire belge, encore que l’intéressé ayant démenti toute arrière pensée fiscale, la question est posée ? A moins que le « cht’i » le plus célèbre de France, après Dany BOON, n’ait fini par succomber à l’appel du plat pays voisin, comme le premier Johnny HALLIDAY venu. Quand à nous, nous pressentions un coup de cette nature dans notre article du 30 août dernier (« Une pleureuse manque à la chorale »)...
Coup qui vient de plus loin que la surtaxe à la sauce « hollandaise » issue des dernières élections. N’avait-t-il pas déjà acquis une maison à Bruxelles, comme tout bon futur émigré fiscal qui doit justifier des 3 ans de résidence belge ? Et plus loin encore, ne fait-il pas que rééditer son émigration américaine de 1981 à cause déjà (bis repetita) de l’élection d’un président socialiste (François MITTERRAND) ?
A New York (au 30 Rockefeller Plaza) et dans le Connecticut où il va domicilier sa société “off shore” (Shannon Holdings). Mais, après tout, en ces temps reculés il ne faisait que sauvegarder des intérêts qui devaient tout au travail des familles FERRET et SAVINEL.

Or l’essence de sa fortune il ne la doit plus, aujourd’hui, à sa famille, mais bien aux seuls contribuables français et quelques éminents... socialistes. Sa nouvelle fuite serait donc une double ingratitude envers ses bienfaiteurs et qui ne le mettrait pas à l’abri d’une action judiciaire « in rem verso » sur fondement de l’article 1371 du Code Civil, ou « enrichissement sans cause », dont le prescription est... trentenaire.*

Quand, après son échec américain, il revient en France (1984), les chars soviétiques sont bien loin. Pierre MAUROY est parti et un jeune homme très libéral, Laurent FABIUS, a pris sa place. Si libéral même qu’il va lui ouvrir tout grand, et naïvement ?, les caisses de l’Etat. D’abord en lui cédant pour 1 franc symbolique la Cie « Boussac St Frère » (CBSF, le 17.12.1984). Cette société habituée des subsides que l’Etat lui versait pour soutenir le groupe textile des frères WILLOT et l’empêcher de faire faillite, près d’1 milliard de francs.*

Auxquels vont s’ajouter 560 millions de francs supplémentaires, en grande partie détournés. Les fonds qui vont permettre d’acquérir la société    « Foncière    et    Financière    Agache    Willot »    (SFFAW, aujourd’hui    « Financière    Agache ».    L’unique    intérêt    de    Bernard Arnault), la holding des frères WILLOT qui contrôle tous les actifs sains, dont DIOR, et suivre l’augmentation de capital du 24 mai 1985. Le tout pour 134 millions de francs. Quand à l’industrie textile et « Boussac St Frère », destinataires de cette manne, il s’en débarrassera peu après, et les ouvrières avec.*
Quid des 426 millions disponibles ? L’essentiel (environ 300 millions de francs) sera placé dans la bien nommée « Peaudouce » (en court- circuitant la CBSF) revendue au suédois « Mölnlycke » grâce à un nouveau bilan flatteur pour le prix de... 2 milliards de F. (1987). Et avec la bénédiction d’un autre grand libéral, Edouard BALLADUR, successeur de FABIUS (qui lui décernera la légion d’honneur. Pour cet exploit ?). Des couches culottes pour un blanchiment en douceur.*

Grâce à ses relations politiques des deux bords*, Bernard ARNAULT échappera à la commission d’enquête voulue par François MITTERRAND en 1993 (trop de personnalités politiques seraient compromises)*. Mais quid avec cette gaffe, énorme, lui qui avait réussi à faire oublier un passé qui ne sera prescrit qu’en mai 2015 ?

QUAND C’EST FLOU...

... c’est qu’il y a un loup » disait la grand-mère de Martine Aubry. Ce slogan dont le phrasé, à peine modifié, pourrait être une vexante parodie de l’annonce publicitaire d’un célèbre fabricant de lunettes, pourrait bien finir par toucher du doigt le point faible du mandat présidentiel qui vient de s’ouvrir.
Certes le nouveau Président ne commet pas les fautes grossières de son prédécesseur, dont le mandat aurait pu se résumer par ce titre d’une comédie de Shakespeare, «Beaucoup de bruit pour rien », mais il donne la fâcheuse impression, non seulement d’être dépassé par les évènements (ce qu’on peut admettre face à l’ampleur de la tache) mais aussi par les hommes (et femmes) qui l’entourent, ce qui est moins admissible dans sa fonction.

Après avoir répété, tel Caton l’ancien, que la réforme du traité de Lisbonne, et en particulier son article 123 (voir l’article précédent « Encore un petit effort M Draghi »), est un préalable sans lequel aucun redressement économique n’est envisageable, j’ajoute que la chute actuelle des taux d’intérêt sur les marchés financiers pour les emprunts d’Etat ne doit pas faire illusion et que toute ratification du pacte budgétaire serait prématurée. D’autant que la France vient d’entrer en récession pour une période indéterminée, mais certainement longue. Attendons de voir ce que les socialistes néerlandais, attendus au pouvoir, feront.

Et ce constat, du moins en partie, a du être effectué dans l’entourage proche du Président. Il est donc vraisemblable que dans cet entourage quelques uns anticipent déjà un échec. Ce qui les pousse, des maintenant, à se démarquer. Ils sont faciles à identifier d’autant qu’ils figuraient tous comme candidats aux primaires socialistes :

Le plus manifeste, aujourd’hui, est Manuel Valls qui suit une démarche à la Sarkozy. Ministre de l’intérieur à poigne (on verra si c’est une poigne de communication, comme son prédécesseur, ou une poigne d’action). Et le mimétisme ne s’arrête pas là. Fils d’immigré, ancien maire, actif, privilégiant les opérations « coups de poing » (voir les expulsions de Roms). Si on devait le voir un jour en jogging devant les caméras, l’illusion serait totale. Prendra-t-il François Hollande pour un Jacques Chirac bis ?

Mais il y a aussi Arnaud Montebourg qui fait entendre sa petite différence. Contre les dirigeants de Peugeot, en faveur du nucléaire. Sa veine à lui ce serait plutôt la gauche nationale, pas très éloignée de celle de Mélenchon.

Enfin Martine Aubry qui, trop contente de la situation dégradée actuelle se gardera bien de renoncer à la direction du parti socialiste. Pour preuve la bataille qu’elle vient d’engager pour le non cumul des mandats. Et on ne tardera pas, au train où vont les choses, à voir ressortir des placards, de manière feutrée, la « gauche molle » accompagnée d’un « je vous avais bien prévenu ».

Ainsi, 100 jours à peine après sa prise de fonction, la campagne pour les élections présidentielles de 2017 est déjà lancée. Et si François Hollande n’a pas grand-chose à craindre sur sa droite (qui va se diviser profondément entre des candidats à petite pointure), il a tout à craindre sur sa gauche d’une coalition hétéroclite mais qui lui fera payer cher un échec économique. Et sa survie politique risque d’être aussi courte que celle de son prédécesseur et pour les mêmes motifs :
ne pas avoir su appréhender le problème principal et l’éradiquer, le traité de Lisbonne et son article 123. La petite accalmie de cet été sur les places financières due aux propos du président de la BCE, Mario Draghi, en a bien été la preuve. Mais maintenant il faut des actes.

mardi 29 mai 2012

LA DROITE LA PLUS BÊTE DU MONDE


Il y a plus de cinquante ans (en 1956) un certain Guy Mollet, présidant aux destinées de l’embryon du parti socialiste (la SFIO) d’alors (sous feu la 4ème République), déclarait avoir eu à faire à « la droite la plus bête du monde ». Curieusement cette réflexion est, à peu près, la seule chose qui nous soit restée de cet anglophile de gauche. Et cette survivance, fait encore plus étrange, s’est poursuivie malgré qu’elle n’ait cessée d’être démentie par les faits. 

En effet, à peine deux ans plus tard (en 1958), la droite allait occuper le pouvoir pour ne plus le lâcher (ou presque) au cours des cinq décennies qui allaient suivre. On pouvait donc tout dire, à son sujet, sauf qu’elle était bête.
Car il faut bien davantage de talent pour se maintenir que pour arriver. Certes ce talent lui fut davantage profitable qu’à la France et quand viendra le temps de faire le bilan du gaullisme la colonne du passif s’alourdira singulièrement. Mais en attendant la droite de gouvernement aura su faire preuve d’une aptitude à se maintenir rarement atteinte dans l’histoire de la République.

« Si nous ne faisons pas de bêtises nous serons encore au pouvoir dans 20 ans » affirmait le ministre du général, Alain Peyrefitte. Et il n’avait pas tort. Car quand, en apparence, la droite n’était plus au pouvoir ses idées l’étaient. Ainsi du tournant libéral du socialiste François Mitterrand, à peine deux ans après son élection. Ainsi des deux co-habitations de droite qu’il eut à avaler. Ainsi du social-libéral Jospin, pourtant venu de l’ultra gauche. Et il aura fallu 51 ans pour qu’un peu de crédit vienne sur la remarque du « Sfiotiste ». Mais il n’y était plus pour grand-chose. Le problème auquel la droite a à faire face est simple : comment gagner des élections quand on représente une classe privilégiée et ses idées alors qu’une majorité d’électeurs est issue d’un milieu opposé ? La réponse est simple : ne montrer aucune attache avec ladite classe, paraître même mépriser ce qui la distingue : l’argent. « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille» disait le général et le socialiste François Hollande ne pouvait faire moins : « mon ennemi c’est la finance ! ». Non seulement dans les paroles, mais aussi dans l’attitude. Origine simple, attitude égalitaire sont les clés d’une campagne électorale réussie et d’un mandat à renouveler. Ce fut le legs politique de Pompidou à Chirac. Et, entre les deux, Giscard y perdit son destin en s’y essayant avec maladresse.

Mais un certain Sarkozy pensa que les temps nouveaux étaient venus et qu’il pourrait s’affranchir de ces règles de droite. Le yacht de Bolloré, la soirée du Fouquet’s, le mariage à l’Elysée avec une « people »... autant de comportements qui révèlent cette rupture et, pour tout dire, une forme de bêtise que Guy Mollet dénonçait sur sa droite. Et avec lui ses suiveurs. Les vizirs qui veulent être « califes à la place du calife ».
Parmi les principaux, François Fillon au profil si bas que l’évènement improbable qui le propulserait sur le devant de la scène lui passera largement au dessus de la tête. Un autre François, Copé, jouant les « eunuques de harem » avec l’UMP, là où se trament tous les complots. Et que dire d’un Alain Juppé, « le meilleur de la droite » (quid des autres !!!) qui ira échanger son maigre retour de crédit contre un malheureux plat de lentilles ministériel !
Gageons que la bagarre qui va s’ouvrir entre eux ne sera pas indigne des coups de bâton de Polichinelle.

Quand à la gauche, qui semble ne plus goûter au caviar, elle parait avoir fait sienne ces anciennes règles de droite. Et il se pourrait bien, dans ces conditions, qu’une alternance de 50 ans vienne de s’ouvrir.

jeudi 17 mai 2012

LETTRE OUVERTE




                                                                                     Monsieur le Président de la République 
                                                                                     59, av de Ségur 
                                                                                     75007 PARIS

Monsieur le Président,

Il y a huit mois (le 08.09.2011) notre site publiait le 1er de trois articles (la crise et les fauteurs de crise ; Un Munich cannois ; Vers l’Europe allemande ?) qui devaient être par la suite réunis sous format d’un livret, Triples A pour triples ânes, dont vous trouverez ci-joint un exemplaire. Ce « petit précis de sortie de crise" est, depuis votre élection, plus d’actualité que jamais. En effet le troisième article se concluait par «IL NE FAUT PAS RATIFIER CE TRAITE », il s’agissait, bien évidemment, du traité de Bruxelles des 8 et 9 décembre 2011. Or il est manifeste que nous partageons, sur la question, un même point de vue. Mais quid de la suite à laquelle vous serez confronté sous quelques jours ?

Rappelons brièvement le constat : 
- le traité de Maastricht n’autorise pas la BCE à prêter aux Etats membres, 
- l’endettement global de ces Etats membres dépasse les dix mille milliards
d’euros (dont 1 800 milliards pour la France), 
- le remboursement de 50% de cette dette, en admettant que les budgets nationaux deviennent excédentaires, prendrait une centaine d’années, 
- ce traité ne profite qu’à un seul pays de la zone euro : l’Allemagne
(pour plus d’explications voir « Triple A pour triples ânes »)

Il faudrait donc changer le statut de la BCE pour qu’elle puisse racheter, au moins, 50% des dettes souveraines à des taux compris entre 0 et 1% (ce qui contribuerait aussi à faire chuter l’euro et donc booster les exportations). Mais plus facile à dire qu’à faire ! L’Allemagne opposera son véto car il y va de son dogme « monétariste » et de sa suprématie en Europe.


Faut-il alors, comme l’ont suggéré Marine le Pen et Dupont Aignan, sortir de l’euro ? Evidemment pas, mais entre ces deux extrêmes il existe une troisième voie, la création d’un euro bis (à ma connaissance le traité de Maastricht n’impose pas le monopole d’une seule devise en Europe). Euro bis ayant les mêmes fondements que l’euro actuel (sauf pour ce qui concerne la clause d’exclusion de prêts aux Etats membres), et fixant sa parité et sa convertibilité avec l’euro actuel.

A cette fin il suffit d’obtenir l’accord de plusieurs Etats de la zone euro et signer un nouveau traité. Et sur cette question il ne devrait pas y avoir de difficultés à réunir une dizaine d’entre eux.


Conséquences: deux devises convertibles entre elles, l’euro et l’euro bis, circuleraient, dans un premier temps, en Europe (et dans le monde). Mais la première finira par céder le pas à la seconde suivant la loi de Gresham et s’effacer des circuits d’échanges.
L’euro bis permettra d’apurer une partie des dettes souveraines sans effets inflationnistes, en raison de sa convertibilité à parité. Par contre il entrera dans les circuits d’échange avec une décote sur les marchés par rapport à l’euro actuel, ce qui favorisera les exportations de la zone euro bis.

A l’intérieur de la zone euro le déséquilibre des échanges ira en se rééquilibrant, l’Allemagne perdant son avantage compétitif du à la fixité des changes.
Dernier avantage, cette idée d’un euro bis n’aura peut être même pas à être mise en œuvre, l’Allemagne (et d’autres Etats hors de l’euro) se trouvant bien forcée, sous la menace, de devoir accepter une révision drastique du traité de Maastricht.


C’est avec plaisir que nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération la plus distinguée.


G BOUDIN de l’ARCHE