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vendredi 16 novembre 2012

UNE REVOLUTION EN EUROPE ?

Au lendemain de la conférence de presse de François Hollande on ne peut qu’être consterné. Non pas qu’il ait démérité dans sa prestation. Au contraire, il l’a parfaitement maîtrisée, bien mieux que son prédécesseur. Non, la consternation vient d’un constat, il a été convaincu (par qui?) de reprendre et poursuivre la politique imbécile à laquelle son prédécesseur s’était aussi rallié sous la pression de l’Allemagne. Rappelons en les fondamentaux : ne pas avoir recours à la planche à billet, réduire les dépenses, augmenter les recettes.
Mais, c’est bien connu, l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Un instant nous avions pensé qu’il pouvait être cet homme providentiel qui sortirait l’Europe des « bonnes intentions » figurant dans les esprits et les traités (de Maastricht et de Lisbonne), à propos du fonctionnement de la BCE. Et voici ce que nous prédisions, le 8 septembre 2011 :
«... Il faut donc supprimer la liaison à haut risque « marchés – Etats » et la remplacer par une liaison plus apaisée « banques centrales - Etats », comme par le passé. Pour ce faire il suffirait de rembourser les créanciers des Etats en émettant la contre-valeur monétaire de leurs créances.
Remplacer le billet à ordre portant intérêts et échéancier, par un billet à ordre ne portant ni l’un ni l’autre, la monnaie. Comme le faisait nos anciens. Après tout il ne s’agit que d’un simple échange de billets à ordre.
 
Quelles conséquences. On l’a vu de l’inflation va être créée, beaucoup d’inflation. Mais en fait elle est déjà là, latente, ces crédits, qui ne pourront jamais être remboursés, ont déjà changé de nature. Ils sont de la vraie fausse monnaie. Cette inflation va conduire à une forte dévaluation des deux monnaies de réserve ce qui, parmi les inconvénients, aura pour avantage de contribuer au rééquilibrage des échanges avec les pays émergeants et aider les zones euros et dollar à sortir de la récession qui les guette (la Suisse, pour des raisons opposées, vient d’émettre une grande quantité de francs suisses pour faire baisser le cours de sa devise, très recherchée, d’au moins 20% contre l’euro, et retrouver ainsi de la compétitivité).
 
Conclusion. 
Un peu de bon sens et de prospective nous montrent que cette troisième voie finira par s’imposer, non par la volonté des hommes mais par la force des choses. C’est une simple question de temps. Alors on verra de nouveaux dirigeants, comme il en a toujours été en temps de crise (exemples de Clemenceau, Roosevelt ou Churchill) surgir et remettre de l’ordre en imposant leur diktat. A moins que ce ne soit les peuples, eux-mêmes, lassés de tant de sottise qui finissent par imposer leur volonté. Quoiqu’il en soit le mouvement partira d’un des principaux Etats de l’Europe qui, sous la menace d’une sortie de l’euro, forcera les autres Etats, sous pression de leur population, à suivre. Et dans la foulée le dollar
s’alignera
... »*

Non, Hollande ne sera ni Clémenceau, ni Roosevelt, ni Churchill. Sans vision, tout juste le successeur de Sarkozy. Les tensions économiques sont telles, aujourd’hui qu’il,
- ne pourra réduire les dépenses, 
- ne pourra augmenter les recettes. 
- Par contre, comme pour son prédécesseur, les déficits vont mécaniquement se creuser (rappelons que la France occupe déjà une première place, peu enviable, en Europe, celle de premier emprunteur).
 
Il faut mettre au crédit de l’Europe, depuis 60 ans, deux réussites et seulement deux :
la disparition des guerres, à l’ouest,
- la création d’une monnaie unique, qu’elle a même su imposer au monde comme seconde monnaie de réserve. Mais par des traités imbéciles elle s’est privée de la seule arme qui peut encore la sauver, l’euro. 
Conséquence : 
la crise financière s’est, d’ores et déjà mutée en crise économique. La prochaine mutation sera, nécessairement, politique, ce qui veut dire que ce seront les peuples qui vont s’emparer directement du sujet, et non plus les « experts ». Avec brutalité. Et nous n’aurons pas long à attendre, juste l’année qui s’annonce, 2013 !**

* Extrait de « Triple A pour triples ânes »
**voir aussi, du même auteur, l’article « 2013, l’année terrible »

mercredi 19 septembre 2012

2013 « L’ANNEE TERRIBLE


« Ce n’est pas le déficit qui est cause de la crise, mais la crise qui est cause du déficit ». Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie

Nous n’avons cessé de le dire. La crise actuelle est une crise financière et européenne, qui s’exporte au monde entier. Pas une crise monétaire, l’euro s’étant imposé très vite comme l’une des deux grandes monnaies de réserve, sur laquelle veille ses détenteurs comme à la prunelle de leurs yeux (n’en déplaise aux « cassandres » de tout bord).
Non, il s’agit bien d’une crise financière provoquée par les virus inoculés (par des irresponsables) dans les traités européens, plus précisément les articles 104 (traité de Maastricht) et 123 (traité de Lisbonne), faisant interdiction à la BCE de souscrire aux obligations émises par les Etats membres (encore que les organisations étatiques ne soient pas spécifiquement désignées), au nom de la lutte contre l’inflation. Résultat : la mise sous tutelle desdits Etats envers les marchés de capitaux et les agences de notation qui en sont les régulateurs.
C’est la première fois dans l’histoire du monde que des Etats se trouvent ainsi dépendants de structures non étatiques, avec les conséquences que l’on sait dont les principales sont :

- les conditions d’accès au marché des capitaux, 
- le poids des intérêts dans les budgets nationaux, 
- les déficits budgétaires accrus.

Mais dans notre malheur deux changements sont intervenus à moins d’un an d’intervalle, la désignation de Mario DRAGHI à la tête de la BCE (en juin 2011) à la place de J.C. TRICHET et l’élection de François HOLLANDE en France (en mai 2012) à la place de N. SARKOZY. Mario DRAGHI paraissant plus déterminé à contourner ces traités imbéciles que François HOLLANDE, mais tous deux allant dans la même (et bonne) direction.

Certes, à ce jour, aucun des articles incriminés n’a été modifié. Et, vraisemblablement, ils ne le seront pas et il faudra faire avec. Mais alors que le second a su isoler l’Allemagne, dernier bastion de l’orthodoxie « monétariste » en Europe, le premier, fort de son indépendance, a fait savoir aux marchés que la BCE n’hésiterait pas à racheter de la dette publique, sans limitation de montants. Manière de couper court à toutes tentatives de spéculation contre les dettes dites à tort « souveraines » et rendre accessoires les lignes de défense péniblement élaborées par les Etats (exemple du Fonds Européen de Solidarité).

Ainsi, depuis l’été, on peut affirmer qu’une éventuelle crise monétaire est définitivement écartée et que le pic de la crise financière a été atteint (encore que la question de la dette italienne, et surtout espagnole, reste toujours posée).

Malheureusement le temps perdu à comprendre les vraies raisons de la crise financière (attribuée à tort à la crise bancaire des « subprimes ») et y remédier, aura laissé le terrain libre au développement d’une autre crise, économique celle-là, et qui est loin d’avoir atteint son pic. C’est dans ces conditions que se présente l’année 2013.

Les licenciements en cours et à venir, plus massifs, vont affecter le premier moteur de la croissance, la consommation, plus encore qu’ils ne l’affectent aujourd’hui. 
Conséquence les entreprises vont voir leur marché se réduire comme peau de chagrin et donc elles minimiseront leurs investissements, deuxième moteur de la croissance arrêté.
Quand au troisième moteur, la relance par les Etats, il est entièrement bridé par les efforts désespérés des responsables pour tenter de réduire les déficits publics. Non seulement ce moteur sera, lui aussi, en panne mais la marche arrière est embrayée.

Ainsi, de quelque coté que l’on veuille bien tourner son regard, tous les voyants sont et seront au rouge.

Reste un dernier moteur, la... planche à billet. Non seulement la BCE aura à injecter massivement des liquidités pour racheter la dette souveraine des Etats en difficulté, mais elle se trouvera forcée d’émettre des liquidités en sus dans le système bancaire pour essayer de compenser les trois autres moteurs à l’arrêt.

On peut donc d’ores et déjà anticiper le retour de l’inflation, dont le seul garde fou sera la récession. Tous les PIB de la zone euro seront négatifs, y compris celui de l’Allemagne, grand responsable de cette situation. L’arroseur arrosé.

Récession + inflation étant les pires ennemis des valeurs boursières un nouveau krack boursier est prévisible.

Ainsi l’aveuglement des dirigeants européens aura conduit à rétablir le mal qu’il voulait combattre par-dessus tout, avec en prime la récession et le chômage.
L’année 2013 (comme souvent les années en treize) sera bien une année « terrible ».