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lundi 29 avril 2013

FRANCOIS HOLLANDE ET LE PRINCIPE DE PETER





FRANCOIS HOLLANDE ET LE PRINCIPE DE PETER

Nous avons eu droit, ce week-end, à une bronca des députés socialistes contre la politique (de rigueur) imposée par l’Allemagne à l’Europe (et la France) et donc contre le Président, ce qui a déclenché l’affolement de l’Elysée et de son premier ministre. Mieux vaut tard que jamais. Voici ce que nous écrivions, il y a près de deux ans, à ce sujet (voir
« Triple A pour triples ânes »).
 
« … Rappelons d’abord qu’il n’y a pas encore si longtemps, de 1862 à 1945, l’Allemagne avait poursuivi une politique constante : assurer sa suprématie en Europe au besoin par « le fer et par le sang », suivant la phrase célèbre de son initiateur, Bismarck. Le terrible échec de cette politique qui, peu s’en fallut, avait conduit l’Europe et cet Etat au bord de l’anéantissement imposait aux hommes politiques allemands d’après guerre, une révision drastique de la politique de leur pays. Après la phase de reconstruction, qui prit une dizaine d’années, la mise en place des institutions européennes devait ouvrir la voie à cette autre politique, « par le commerce et l’industrie ». Jusqu’à ce que, les progrès aidant et à la faveur de ces trois évènements, les trois derniers chanceliers, Kohl, Schröder et Merkel (qui n’a d’ange que le prénom) puissent, discrètement, renouer avec cette finalité dominatrice. Un socialiste et deux conservateurs, mais toujours un même objectif…
 
… Jusqu’à la phase de réunification allemande, la France était l’incontestable leader en Europe. On l’a vu avec les couples : de Gaulle – Adenaueur, Pompidou – Brandt, Giscard – Schmidt. Et l’apparence de ce leadership fut encore sauf avec Mitterrand et Kohl, ce dernier ayant su garder profil bas (et généreux) pour écarter les principaux obstacles à la réunification allemande (Russie et France). Mais déjà, grâce à son antériorité, il prenait le dessus sur un président Chirac affaibli sur la scène européenne à la suite d’une cohabitation forcée. Il faut bien reconnaître que la charrette française, ainsi tirée à « hue et à dia » lors du mandat Schröder, a grandement favorisé les plans de l’Allemagne lors des négociations finales sur l’euro…
 
… Et le président français (Sarkozy), mal inspiré, a laissé échapper une chance historique de sauver l’Europe de la récession et de restaurer la primauté de la France (et, accessoirement, sauver sa tête à la prochaine élection.
Ecrit 8 mois avant l’élection de 2012). Plutôt que de s’aligner, il devait engager le choc frontal avec l’Allemagne, lui imposer la révision drastique des traités européens et du rôle de la BCE (lire « La crise et les fauteurs de crise »).* La seule (horrible) idée de créer un euro concurrent (la mauvaise monnaie chasse la bonne, loi de Gresham) en réunissant les pays placés dans la nécessité de voir leur dette refinancée par une nouvelle banque centrale, était suffisante à faire plier l’Allemagne.
Il y aurait eu de l’inflation ! Sans aucun doute, mais modérée en raison des croissances nulles, voire négatives, actuelles. Et entre deux maux ne faut-il pas choisir le moindre ? De l’inflation avec de la croissance ou une récession qui s’auto alimente avec, bientôt, de la déflation ?...
 
… Est-ce ce souci de moralité qui fit que l’Allemagne a imposé son diktat à l’Europe ? Il faut être naïf comme des gouvernants français pour le croire. Où a-t-on vu que les Etats aient une moralité ? Ils n’agissent qu’en fonction de leurs intérêts. C’est donc l’intérêt de l’Allemagne qu’il fallait rechercher.
Avant l’introduction de l’euro la France était exportatrice et les échanges avec l’Allemagne, balancés. Mais il y avait une petite différence entre les deux pays, l’Allemagne était « naturellement » exportatrice alors que la France (comme d’autres Etats européens) devait régulièrement dévaluer sa monnaie pour remettre ses produits à parité. Mais pour quelle raison ? Tout simplement pour évacuer le surcoût de sa protection sociale. Et ce mécanisme, la dévaluation, fut le principal obstacle à l’expansion économique allemande en Europe. L’adoption de la monnaie unique devait éliminer cet obstacle d’autant que, on l’a vu, la conversion du mark eut pour effet de baisser le prix des produits allemands à l’exportation (2,5%). Et il faut bien reconnaître que les gouvernants français d’alors ( Mitterrand, Chirac et Jospin) se firent, comme nos actuels gouvernants, bien enfumés… »
(Extrait de « Triple A pour triples ânes », 2011, par G BOUDIN de l’ARCHE)
 
Nous félicitons les députés socialistes pour avoir, enfin, ouvert les yeux et déplorons l’aveuglement de leurs dirigeants, validant l’axiome de Peter «
plus on s’élève dans une hiérarchie plus on approche de son niveau d’incompétence. En sorte qu’au sommet on ne rencontre plus que des incompétents ».
 
GBA (29.04.2013)

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mardi 12 mars 2013

PAVANE POUR UNE EUROPE (presque) DEFUNTE 2ème partie




 

Extrait des «
Contes et fables de l’Omnibus, d’hier et d’aujourd’hui »

 
PAVANE POUR UNE EUROPE (presque) DEFUNTE
2ère partie : « l’Empire ressuscité ? »


 
Dans la ville de Maastricht, au pays des moulins,
où périt d’Artagnan, ce noble mousquetaire,
on vit périr l’Etat de plus vile manière,
par effet d’un traité qu’on ne peut moins malin.
 
La secte monétariste avait fait des dévots,
répandu dans le monde la peste à sa manière,
enseignant qu’abondance de la masse monétaire
était abominable, la cause de tous nos maux.
 
A peine osait-on en faire l’appellation
de peur, craignait-on, de sa propagation
en un mot comme en cent, pour tout dire : l’inflation
puisqu’il faut la nommer, l’appeler par son nom !


Et il n’était pour eux plus avisée manière
qu’interdire à l’Etat de frapper les écus
dont il faisait usage à s’en taper le cul,
pour la désolation de la rente financière.
 
C’est donc ce vil traité qui vint frapper l’Europe,
c’est lui qui accoucha de la monnaie unique
conçue et adaptée à la mode germanique
et mise dans les mains de la gens interlope.
 
Comme l’avait prévus les doctes de Chicago
par effet du traité l’inflation fut vaincue
mais tel un laxatif que l’on prend par le cul
il purgea le commerce au bénéfice des Goths.
 
"Errare humanum » nous disent les latins
mais de persévérer il n’est pire litanie,
car après plat pays vint la Lusitanie
où, « bis repetita », on reprit le refrain.

Ce fut pendant le règne de Nicolas petit,
successeur désigné de Jacques et de François,
que fut trahi, trompé, le vote des françois
lesquels avaient dit non au traité, ses édits.
 
Vint donc l’austérité au service de la dette
et le hideux chômage et la misère avec
et la soupe populaire qui n’est point de bon bec
pendant qu’a nos « limès » les portes étaient ouvertes.
 
Puis un homme survint que l’on prit pour devin.
dont le nom résonnait comme province du traité,
assurant au bon peuple qu’on l’avait maltraité.
N’était-ce pas un signe, un message divin ?
 
"Il nous faut la croissance, je saurai l’imposer
et jusqu’aux Germains qui nous dictent la conduite
pour que notre soupe et nos carottes soient cuites.
Revoyons les traités, sachons recomposer"

 
On le crut avisé des raisons du malheur,
la clause scélérate insérée dans l’accord,
qui ôte à l’Etat toute maîtrise de son sort,
son statut enviable, être faux-monnayeur !
 
Mais comme son ci-devant face à la Walkyrie
il perdit ses moyens, baissa le pantalon.
N’est pas Siegfried qui veut, ni son imitation
et rentra dans le rang sans révolte et sans cris.
 
Il faut choisir son camp, soit celui des rentiers
et du dogme monétaire qui infesta l’euro,
soit celui du labeur, aujourd’hui à zéro,
par le coût de la dette et frayeur des banquiers.
 
Gardons-nous de jeter l’euro et l’eau du bain
c’est ce qui reste à l’Empire de puissance gagée,
mais ôtons lui les chaînes dont les sots l’ont chargés
et on se passera du marché dès demain.
 
Mais quel homme, quelle femme pour rétablir l’Empire !
On le crut en Hollande, un instant passager.
Mais qui, droite ou gauche, parait se dégager
qui ne répète les erreurs passées,… en pire ?

GBA à la Fontaine
12.03.2013

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mercredi 6 mars 2013

PAVANE POUR UNE EUROPE (presque) DEFUNTE



 
Extrait des  "Fables de l’omnibus, d’hier et d’aujourd’hui »


 

PAVANE POUR UNE EUROPE (presque) DEFUNTE

1ère partie : « le temps des crétins »
 
 

L’empire d’Occident, après moult batailles,
depuis plus de mille ans s’était fort divisé
si bien qu’un jour certains, à la mine avisée,
voulurent y faire retour, souscrire un nouveau bail.

« Pourquoi pas une défense qui nous soit tous commune ?
Faisons, d’un même pas, marcher toutes nos armées !
Choisissons-nous un roi à qui tous nous confier,
si notre choix doit être de ces deux choses l’une?"

 
Mais marchands et banquiers n’étaient pas de l’avis
qu’il faille aller si loin sur la voie de l’union.
Leur intérêt n’était la commune opinion
d’une force centrale qui leur serre la vis.

« Baissons plutôt la taille, ouvrons grand nos frontières
ne restons pas passifs, assis sur notre cul."
Leur voix avait le son cristallin des écus
qui tintent dans les bourses et dans les aumônières.

 
Leur point fut entendu. Vint donc le libre échange,
étranger au bon peuple qui ploie sous le fagot,
n’importe les on-dit, n’importe les ragots
pourvu qu’au point final on y gagne au change.
 
Seule l’ombre noire de la banqueroute
leur faisait des nuits blanches à implorer Pierrot,
à regretter le temps des fermiers généraux
où imposer le peuple ne faisait point de doutes.
 
L’un d’eux prit la parole, « voici mon opinion,
les Etats sont sans risque de se voir en faillite,
prêtons leur notre argent et faisons leur l’invite
ne plus user du leur pour parer l’inflation !
 
Le peuple veut l’union, saisissons notre chance,
faisons lui miroiter une monnaie unique
où nul battrait écus à la façon inique,
d’où viennent tous leurs maux, toutes leurs souffrances.

Ainsi nous serons maîtres d’accorder le dédit,
de dicter l’intérêt à notre convenance
assurés d’en avoir l’entière redevance
et fixer la gabelle comme gage du crédit".

 
C’est ainsi qu’à Maastricht, au pays des moulins,
où périt d’Artagnan, un noble mousquetaire,
on vit périr l’Etat de plus vile manière,
par effet d’un traité à la plume de crétins.
 
Et hommes politiques, tous sots à plus qu’en faire,
n’eurent autre ressource que souscrire à l’emprunt,
comme l’avait prévu le financier malin,
pour parer à leurs frais, leurs dépenses budgétaires.
 
Ainsi firent leur retour les fermiers généraux
et par voie du crédit la mainmise sur l’Etat
et donc revint la dette, avec le Tiers Etat
comme du temps passé, du temps de nos pires maux.
 
Verra-t-on, à nouveau, souffle révolutionnaire ?
La tête de nos banquiers sur des piques juchée ?
La messe monétariste par ses dévots prêchée,
à l’abri du regard comme prêtres réfractaires ?

 
… à suivre,

2ème partie « l’Empire ressuscité ?»


GBA à la Fontaine
06.03.2013

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vendredi 16 novembre 2012

UNE REVOLUTION EN EUROPE ?

Au lendemain de la conférence de presse de François Hollande on ne peut qu’être consterné. Non pas qu’il ait démérité dans sa prestation. Au contraire, il l’a parfaitement maîtrisée, bien mieux que son prédécesseur. Non, la consternation vient d’un constat, il a été convaincu (par qui?) de reprendre et poursuivre la politique imbécile à laquelle son prédécesseur s’était aussi rallié sous la pression de l’Allemagne. Rappelons en les fondamentaux : ne pas avoir recours à la planche à billet, réduire les dépenses, augmenter les recettes.
Mais, c’est bien connu, l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Un instant nous avions pensé qu’il pouvait être cet homme providentiel qui sortirait l’Europe des « bonnes intentions » figurant dans les esprits et les traités (de Maastricht et de Lisbonne), à propos du fonctionnement de la BCE. Et voici ce que nous prédisions, le 8 septembre 2011 :
«... Il faut donc supprimer la liaison à haut risque « marchés – Etats » et la remplacer par une liaison plus apaisée « banques centrales - Etats », comme par le passé. Pour ce faire il suffirait de rembourser les créanciers des Etats en émettant la contre-valeur monétaire de leurs créances.
Remplacer le billet à ordre portant intérêts et échéancier, par un billet à ordre ne portant ni l’un ni l’autre, la monnaie. Comme le faisait nos anciens. Après tout il ne s’agit que d’un simple échange de billets à ordre.
 
Quelles conséquences. On l’a vu de l’inflation va être créée, beaucoup d’inflation. Mais en fait elle est déjà là, latente, ces crédits, qui ne pourront jamais être remboursés, ont déjà changé de nature. Ils sont de la vraie fausse monnaie. Cette inflation va conduire à une forte dévaluation des deux monnaies de réserve ce qui, parmi les inconvénients, aura pour avantage de contribuer au rééquilibrage des échanges avec les pays émergeants et aider les zones euros et dollar à sortir de la récession qui les guette (la Suisse, pour des raisons opposées, vient d’émettre une grande quantité de francs suisses pour faire baisser le cours de sa devise, très recherchée, d’au moins 20% contre l’euro, et retrouver ainsi de la compétitivité).
 
Conclusion. 
Un peu de bon sens et de prospective nous montrent que cette troisième voie finira par s’imposer, non par la volonté des hommes mais par la force des choses. C’est une simple question de temps. Alors on verra de nouveaux dirigeants, comme il en a toujours été en temps de crise (exemples de Clemenceau, Roosevelt ou Churchill) surgir et remettre de l’ordre en imposant leur diktat. A moins que ce ne soit les peuples, eux-mêmes, lassés de tant de sottise qui finissent par imposer leur volonté. Quoiqu’il en soit le mouvement partira d’un des principaux Etats de l’Europe qui, sous la menace d’une sortie de l’euro, forcera les autres Etats, sous pression de leur population, à suivre. Et dans la foulée le dollar
s’alignera
... »*

Non, Hollande ne sera ni Clémenceau, ni Roosevelt, ni Churchill. Sans vision, tout juste le successeur de Sarkozy. Les tensions économiques sont telles, aujourd’hui qu’il,
- ne pourra réduire les dépenses, 
- ne pourra augmenter les recettes. 
- Par contre, comme pour son prédécesseur, les déficits vont mécaniquement se creuser (rappelons que la France occupe déjà une première place, peu enviable, en Europe, celle de premier emprunteur).
 
Il faut mettre au crédit de l’Europe, depuis 60 ans, deux réussites et seulement deux :
la disparition des guerres, à l’ouest,
- la création d’une monnaie unique, qu’elle a même su imposer au monde comme seconde monnaie de réserve. Mais par des traités imbéciles elle s’est privée de la seule arme qui peut encore la sauver, l’euro. 
Conséquence : 
la crise financière s’est, d’ores et déjà mutée en crise économique. La prochaine mutation sera, nécessairement, politique, ce qui veut dire que ce seront les peuples qui vont s’emparer directement du sujet, et non plus les « experts ». Avec brutalité. Et nous n’aurons pas long à attendre, juste l’année qui s’annonce, 2013 !**

* Extrait de « Triple A pour triples ânes »
**voir aussi, du même auteur, l’article « 2013, l’année terrible »