lundi 8 octobre 2012

LE MORALISTE ET LE CHANCEUX

C’est Bruno le Maire qui rapporte la phrase et le « Canard enchaîné »* qui publie : Sarkozy sera réélu président de la République en 2017. « La question n’est pas de savoir si je vais revenir mais si j’ai le choix, moralement, vis-à-vis de la France, de ne pas revenir. Je ne peux pas me défausser moralement vis-à- vis des Français ».
Et on ne saurait dire lequel des deux est le plus sot, celui qui tient ces propos ou celui qui les rapporte. Probablement les deux. Car, enfin, qui peut croire, sans rire, que Sarkozy soit pourvu de morale ? De tous nos hommes politiques il en est, sans l’ombre d’un doute, le plus dépourvu, comme sa vie en témoigne. Non seulement il a le choix de ne pas revenir mais les Français, à 55%, l’y encouragent**.
Si ce n’est la morale, qui dicte sa conduite ? Nicolas aurait-il entendu des voix, tout comme Jeanne ? Peut être. Mais à cette inversion près que Jeanne était imbibeé de morale chrétienne et qu’elle porta chance à la France (mais pas à elle). Tout le contraire de Nicolas Sarkozy.

Car passe encore de l’amoralité (commune au monde politique) si au moins Sarkozy portait chance. Mais il porte la poisse (sauf à lui). Est-il sur le point de prendre un avion qu’un vigile se suicide***. Voyez ce qu’il est advenu de tous les amis qui le fréquentaient, Jacques Martin, Johnny, Christian Clavier, Enrico Macias, Jean Marie Bigard... et la liste est longue ? N’est-ce pas ce qui a aussi effrayé la superstitieuse Cecilia? Et, comble du comble, deux crises économiques majeures pour un seul mandat !!! Avec, en partant, une dette abyssale laissée aux Français. Napoléon, qui s’y connaissait en chance, ne manquait jamais de se soucier de celle de ses généraux.

Et les Français, avant de déposer leurs bulletins de vote dans l’urne en 2007 auraient été bien inspirés de s’en inspirer. Inspiration qui semble les avoir saisi en 2012, mais un peu tard. La guigne était sur eux.

En effet, François Hollande parait bien mieux doté en matière de chance. Les conditions invraisemblables (affaire du Sofitel ) qui ont écarté de sa route DSK en furent les premières marques, inouïes (qui auraient satisfaites Napoléon). En route pour Berlin son avion foudroé qui s’est posé sans dommages. La chute soudaine du taux d’intérêt des emprunts d’Etat (qui va faire économiser près de 2 milliards d’euros au budget de la France), à peine arrivé. La baisse (provisoire ?) des cours du pétrole. Et enfin (et surtout) la nullité de son opposition à droite. Son ancien adversaire, hors course. Des prétendants (Copé et Fillon) si médiocres que plus personne ne prête attention à leur dispute de cour de récré pour le contrôle de l’UMP.
D’autant que ce malheureux parti va, à la fois, imploser et exploser. Imploser avec la constitution de deux courants qui deviendront irréconciliables et exploser sous les coups de boutoir du Front National.

Reste à voir si la chance continuera de sourire à François Hollande, l’année prochaine. Et on sera vite fixés : 2013, l’année de tous les dangers. S’il y survit un boulevard va s’ouvrir devant lui jusqu’à 2017 et le renouvellement de son mandat est assuré. Si non il aura tout à craindre, de tous cotés. En particulier de ses proches. Mais pas de Sarkozy dont les Français ne veulent plus.

Ainsi les maladresses gouvernementales actuelles, en matière économique et fiscale, qui sont critiquables, seront de peu d’impact. Tout comme le traité budgétaire, qu’il soit voté ou pas. Le mimodrame actuel n’étant là que pour occuper les gazettes.
Non, l’échelle des problèmes en 2013 reste supranationale. Elle implique que les bonnes réponses viennent encore de la Banque Centrale Européenne. Mais qui ne demandera pas mieux qu’un coup de main de... dame fortune, si elle est toujours là, au coté de M. Hollande.

* dans son numéro du 3 octobre 2012 
** sondage CSA RTL 
*** en Israёl 


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