samedi 20 octobre 2012

BERNARD ARNAULT, DIOR, LVMH UN SCANDALE D’ETAT

Décidément Bernard Arnault, dit aujourd’hui Bernard le Belge, ne quitte plus la une des journaux. C’est le « Canard Enchaîné »,* habituellement bien informé, qui l’affirme. Bernard Arnault aurait empoché 1 milliard d’euros, net d’impôts, en spéculant sur les titres de la société « Hermès », sans qu’un seul centime au titre des plus values ne rentre dans les poches de l’Etat. Lui qui avait juré ses grands dieux qu’une fois Belge il continuerait d’acquitter ses impôts en France ? Comment y croire alors que, toujours Français, il évade l’essentiel de ses gains par l’intermédiaire de sociétés off shore domiciliées dans des paradis fiscaux*. Car Bernard Arnault, qui a « mouillé » beaucoup de figures politiques françaises tant à droite qu’à gauche, se croyait à l’abri. Fidèle en cela à son slogan favori, « il faudrait davantage d’allers et de retours entre le monde des affaires et la politique ». Il suffit de relire les commentaires d’un Fillon ou d’un Copé, après l’affaire « belge », pour s’en convaincre. Certes des figures politiques de second plan, mais quand même. En voici d’autres, plus significatives :

Laurent FABIUS. Il est le premier et le plus impliqué. Alors 1er ministre, il cèdera, le 17 décembre 1984, le groupe « Boussac » (21 000 personnes) pour 1 franc symbolique à Bernard Arnault (Férinel). Et comme si cela ne suffisait pas il y ajoutera, en prime, 560 millions de francs des contribuables et 380 millions de francs d’abandon de créances.
Lors du second mandat de Mitterrand il est très vraisemblablement intervenu auprès du président pour lui faire renoncer à la commission d’enquête sur les tenants et aboutissants de cette étrange « transaction », alors même que cette commission d’enquête était annoncée au cours d’une intervention télévisée.

Edouard BALLADUR. En 1986 il est ministre des finances. Il donnera son feu vert à la vente de la société « Peaudouce » au suédois « Mönlycke » pour 2 milliards de francs. Cette opération va permettre à Bernard Arnault de « privatiser » plusieurs centaines de millions de francs de fonds publics, placés en compte courant dans la société « Peaudouce »**.
Devenu 1er ministre, en 1993, Edouard Balladur ira même jusqu’à décerner la légion d’honneur à Bernard Arnault (en 1994). Il avait alors, pour chef de cabinet, un certain Nicolas Bazire, actuel n° 2 du groupe Arnault.

Nicolas SARKOZY. A la même époque Nicolas SARKOZY était ministre du budget. Il prendra Bernard Arnault comme témoin de son mariage avec Cécilia. Et devenu à son tour président, il aura Nicolas Bazire comme témoin à son remariage avec Carla. Une affaire de famille ! Bernard Arnault avait, alors, table ouverte à l’Elysée où officiait, en 2007 et 2008, un certain Patrick OUART, conseiller du président, depuis rapatrié au sein du groupe Arnault...

Jacques CHIRAC. En 1986 il succède à Laurent Fabius comme 1er ministre. Pouvait-il    ne    pas    être    au    courant    des    affaires    « Agache    Willot »    et « Peaudouce » ?    Cette    dernière    supervisée    par    son    ministre    des    finances, Edouard Balladur, un ami de 30 ans ? Là aussi on peut lui reprocher son laxisme.

Bernadette CHIRAC. Elle sera nommée, le 15 avril 2010, administrateur de LVMH. Pourquoi ? L’explication fournie par Bernard Arnault n’est pas très convaincante, « Les critères qui président au choix d’une femme pour un conseil d’administration comme celui de LVMH sont ceux d’une personnalité qui puisse apporter par son expérience, sa connaissance du monde et des pays dans lesquels agit LVMH, un œil féminin ». Trois ans après que Chirac ne soit plus président ? N’est-ce pas, plutôt, le prix du silence ?

Hubert VEDRINE. Ancien ministre socialiste des affaires étrangères, nommé, lui aussi administrateur de LVMH. Quel lien existe-t-il entre les deux hommes ?

Marc Antoine JAMET. Député socialiste de Haute Normandie (comme Fabius ?). Il est secrétaire général de LVMH. Il fera voter, le 15 février 2011, un amendement pour permettre à Bernard ARNAULT de passer outre l’annulation du permis de construire du musée d’art contemporain en plein bois de Boulogne.
 
Renaud DONNEDIEU DE VABRES. Ex ministre de la culture nommé administrateur de Christian DIOR ???

Renaud DUTREIL. Ancien ministre de la fonction publique qui préside, aujourd’hui, la filiale américaine de LVMH

La liste est impressionnante mais pas exhaustive. A croire que c’est Bernard Arnault qui dirigeait la France jusqu’en mai 2012 et... sa boulette belge.

On verra bien si François Hollande, en grand besoin d’argent frais pour l’Etat qu’il dirige, saura passer outre la résistance prévisible de son ministre des affaires étrangères (un certain Laurent Fabius) pour faire valoir les droits de l’Etat sur la « Financière Agache » en usant de la procédure d’enrichissement sans cause (article 1371 du code civil). Jusqu’à 80% du capital de cette société (valeur de 15 à 20 milliards d’euros) pourrait faire retour à l’Etat. Il dispose encore de deux ans pour engager l’action.***

Une histoire qui rappelle celle de Louis XIV et du surintendant Fouquet lequel, curieusement, laissa son nom à une brasserie parisienne chère à Nicolas Sarkozy et... Bernard Arnault. Mais, parait-il, l’histoire ne se répète pas, elle bafouille ? 

* du 17.10.2012 
** il s’agit de 2 sociétés affublées de la même initiale H, pour Hermès, (Hannibal dont le siège
est au Luxembourg et Harmony à Hong Kong). Choix des noms qui n’était pas très malin.
*** voire dans cette collection, « in rem verso »

www.editiondelomnibus.com

1 commentaire:

  1. Bernard Arnault continue ses exploits, il a ainsi réussi à détourner 11 milliards d'euros du fisc français, au titre de droits de donation-succession. Quel homme ! http://superausteriteman.blogspot.fr/2013/05/mon-modele-bernard-arnault.html?spref=fb

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