vendredi 29 mars 2013

LA BOITE A OUTILS

 

 
Objet : votre prestation du 28.03

LA BOITE A OUTILS

Monsieur le Président,

Sans nul doute vous êtes plus « normal » et, grâce à Dieu, plus intelligent que
votre prédécesseur. On ne peut donc qu’être consterné de vous voir répéter ses
mêmes erreurs, celles d’un étranger au monde économique ! Vous avez, nous
avez-vous dit, une boite à outils opérationnelle. Qu’il suffirait de patienter pour
lui voir produire ses premiers effets !
J’ai connu un charpentier, lui aussi méticuleux, qui avait aussi sa boite à outils, soigneusement rangée. Tous les clous y étaient, les petits, les moyens et les gros.
Un jour qu’il se rendait sur un chantier, arrivé sur place, il s’aperçut qu’un outil
lui manquait. Le marteau. Il dut s’en retourner chez lui et perdit sa journée.
Voilà 10 mois que vous avez soigneusement rangé les vôtres (le contrat de
génération, les contrats d’avenir…) mais force est de constater que vous n’avez
toujours pas réalisé qu’il vous manquait le principal : l’outil monétaire !

Les traités de Maastricht et de Lisbonne ont enlevé aux Etats cet outil (ce fut la sottise de vos prédécesseurs) qui leur font interdiction de se financer auprès de la BCE, les forçant ainsi à se livrer pieds et poings liés au marché. Certes il faut conserver la monnaie unique, certes il faut que les comptes publics soient en
équilibre. Mais dans les circonstances présentes le remède est pire que le mal. Il
suffit de regarder autour de vous.
S’il n’y avait qu’une tâche à accomplir au cours de votre mandat c’était de
réparer les bêtises de vos prédécesseurs. Faire changer les articles 104 et 123
desdits traités, en renverser la vapeur. Qu’il soit fait interdiction aux Etats
membres de l’euro d’emprunter sur les marchés et laisser ce seul soin à la BCE.
Lors de votre campagne il nous semblait que vous l’aviez compris. L’un de vos collaborateurs nous a même assuré que vous aviez pris connaissance du petit
essai, ci-dessus, qui traite du sujet. Nous pensions que vous ne pouviez qu’être frappé du parallélisme entre la mise en oeuvre desdits traités et la spécificité de
crise économique en Europe. Que le delta de croissance en défaveur de l’Europe
par rapport aux Etats-Unis venait justement du fait que les seconds disposent de
l’outil monétaire, pas la première !

Il est plus que temps pour vous de prendre l’Allemagne par les cornes et la
contraindre en cette matière. A défaut il vous faudra faire une croix sur votre
mandat (comme votre prédécesseur) voire pire, qu’il devienne un chemin de
croix pour vous et… nous les Français.
 
Veuillez agréer, Monsieur le Président, à la fois l’expression de nos regrets et de nos espérances.
 
Gba
Le 29.03.2013

Copie : Lettre ouverte
 
Pj: "Triple A pour triples ânes » (pour un retour sur votre table de bureau)

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jeudi 28 mars 2013

ABUS DE FAIBLESSE!





ABUS DE FAIBLESSE !
 
Un pingouin roitelet d’un morceau de banquise
de l’espèce manchot mais point celle d’empereur
vint à fréquenter, à s’en faire quémandeur,
la demeure cossue d’une riche marquise.
 
Avide d’argent et de reconnaissance
assez pour y paraître signalé débiteur
ce manchot patinait dans la place en douceur,
fier de fréquenter les gens de belle aisance.
 
La chose eut été de peu de conséquences,
il n’est point criminel de vivre en pique-assiette,
si ladite marquise n’avait perdu la tête
dilapidant son bien sans reçus ni quittances.

La bourse regonflée des écus de la duègne,
le manchot fût tôt prêt à battre la campagne,
à ne pas ménager ses efforts ni sa hargne
quand arriva le temps du changement de règne.
 
La gens des pingouins crût que cette énergie
serait de bon aloi pour la communauté,
mais dut vite déchanter pour certains « à coté »
et deniers de la troupe partis en gabegie.
 
Après cinq ans passés on lui fit préavis
et avec vint le temps d’établir l’inventaire.
De cette peine et du soin furent dépositaires
les juges, d’épingler le pingouin, bien ravis.


N’avait-il profité, abusé la marquise,
sans regrets ni remords qui requièrent confesse ?
N’était-il pas coupable d’un abus de faiblesse,
délit plus que honteux valant bien les assises ?
 
Le plus simple eut été faire avouer la vieille,
qu’elle parle, au besoin qu’on applique la question !
Mais d’anciennes pratiques il n’était plus question,
d’autant que la sujette sucrait fraises et oseille.
 
Qu’à cela ne tienne, on avait des témoins !
Il était, en ces lieux, plus d’un oeil indiscret
de ceux qui ont du mal à garder le secret
qui se mettent à table et parlent de besoin.
 
Combien furent les visites rendues à la marquise ?
Une seule, affirmait-il, et pour faire bonne mémoire
sans qu’il y soit question de manger et de boire,
ni marque d’affection, ni échange de bises.
 
Au moins deux, jurèrent les pingouins du service !
Ainsi fut établi qu’il en avait menti
de la fréquentation et nul ne consentit
y voir là un oubli, une bévue de novice.

Pour les juges la marquise avait le cul cousu
de fils d’or et d’argent. Assez pour attirer
un manchot sans scrupules. Et non pas ces attraits
qu’on prête, en général, aux faiseuses de cocus.
 
Tenez-vous à l’écart des juges trop gentils !
Ayez de bons mobiles pour vos fréquentations
pas l’attrait de l’argent, sans une déclaration,
car le danger est grand de passer pour un vil !


GBA à la Fontaine
28.03.2013

 
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jeudi 14 mars 2013

HABEMUS PAPAM



 


Extrait des «
Contes et fables de l’Omnibus, d’hier et d’aujourd’hui »

HABEMUS PAPAM
 
Les ides de Mars, de funeste mémoire,
déjà se profilaient à l’horizon de Rome
qu’une belle fumée blanche faisait annonce aux hommes
d’un nouveau pape élu, porteur de leurs espoirs.
 
Il était cent douzième depuis Célestin deux.
Ce nombre, en lui-même, n’avait rien de sinistre,
si ce n’est qu’il était le dernier d’une liste
marquant la fin du monde, ce qui était fâcheux.
 
Voilà bientôt mille ans que le primat d’Irlande,
un certain Malachius, l’avait prophétisé
l’écrit était latin et fort bien avisé
sans ambigüité, fioritures ni guirlandes
 
Il annonçait que Rome et ses sept collines
serait, en ce temps là, détruite et que le Juge
viendrait juger son peuple comme au temps du déluge.
L’annonce n’était pas celle qui ne paie de mine !


L’élu prit nom François et non « Pierre le romain »
qui figurait écrit à ladite prédiction,
était-ce pour déjouer le sort, l’exécration ?
Non plus natif romain il était argentin !
 
Mais qui fut le premier des évêques de Rome ?
N’était-ce point Pierre, par la force fait romain
et tous après lui s’y référer, fut-ce en vain ?
Pierre et romains, ils le furent tous, en somme !
 
Il y a là matière à perdre son sourire,
seul un cent treizième pape pourrait briser le sort
mais François, grâce à Dieu, n’est certes encore mort
il nous faut donc tout craindre, envisager le pire.
 
Faisons donc, aujourd’hui, le bilan de nos vies
du mal comme du bien il nous faut soupeser
mettre dans la balance, les faire analyser,
réunir toutes les pièces qui aident nos plaidoiries.
 
J’invite le lecteur à bien en faire le cas
ainsi fuir l’Italie, pas mettre un pied dans Rome
car ce Malachius là n’était point si fol homme
qu’on puisse rire de l’écrit, se moquer du prélat ?

GBA à la Fontaine
14.03.2013

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mardi 12 mars 2013

PAVANE POUR UNE EUROPE (presque) DEFUNTE 2ème partie




 

Extrait des «
Contes et fables de l’Omnibus, d’hier et d’aujourd’hui »

 
PAVANE POUR UNE EUROPE (presque) DEFUNTE
2ère partie : « l’Empire ressuscité ? »


 
Dans la ville de Maastricht, au pays des moulins,
où périt d’Artagnan, ce noble mousquetaire,
on vit périr l’Etat de plus vile manière,
par effet d’un traité qu’on ne peut moins malin.
 
La secte monétariste avait fait des dévots,
répandu dans le monde la peste à sa manière,
enseignant qu’abondance de la masse monétaire
était abominable, la cause de tous nos maux.
 
A peine osait-on en faire l’appellation
de peur, craignait-on, de sa propagation
en un mot comme en cent, pour tout dire : l’inflation
puisqu’il faut la nommer, l’appeler par son nom !


Et il n’était pour eux plus avisée manière
qu’interdire à l’Etat de frapper les écus
dont il faisait usage à s’en taper le cul,
pour la désolation de la rente financière.
 
C’est donc ce vil traité qui vint frapper l’Europe,
c’est lui qui accoucha de la monnaie unique
conçue et adaptée à la mode germanique
et mise dans les mains de la gens interlope.
 
Comme l’avait prévus les doctes de Chicago
par effet du traité l’inflation fut vaincue
mais tel un laxatif que l’on prend par le cul
il purgea le commerce au bénéfice des Goths.
 
"Errare humanum » nous disent les latins
mais de persévérer il n’est pire litanie,
car après plat pays vint la Lusitanie
où, « bis repetita », on reprit le refrain.

Ce fut pendant le règne de Nicolas petit,
successeur désigné de Jacques et de François,
que fut trahi, trompé, le vote des françois
lesquels avaient dit non au traité, ses édits.
 
Vint donc l’austérité au service de la dette
et le hideux chômage et la misère avec
et la soupe populaire qui n’est point de bon bec
pendant qu’a nos « limès » les portes étaient ouvertes.
 
Puis un homme survint que l’on prit pour devin.
dont le nom résonnait comme province du traité,
assurant au bon peuple qu’on l’avait maltraité.
N’était-ce pas un signe, un message divin ?
 
"Il nous faut la croissance, je saurai l’imposer
et jusqu’aux Germains qui nous dictent la conduite
pour que notre soupe et nos carottes soient cuites.
Revoyons les traités, sachons recomposer"

 
On le crut avisé des raisons du malheur,
la clause scélérate insérée dans l’accord,
qui ôte à l’Etat toute maîtrise de son sort,
son statut enviable, être faux-monnayeur !
 
Mais comme son ci-devant face à la Walkyrie
il perdit ses moyens, baissa le pantalon.
N’est pas Siegfried qui veut, ni son imitation
et rentra dans le rang sans révolte et sans cris.
 
Il faut choisir son camp, soit celui des rentiers
et du dogme monétaire qui infesta l’euro,
soit celui du labeur, aujourd’hui à zéro,
par le coût de la dette et frayeur des banquiers.
 
Gardons-nous de jeter l’euro et l’eau du bain
c’est ce qui reste à l’Empire de puissance gagée,
mais ôtons lui les chaînes dont les sots l’ont chargés
et on se passera du marché dès demain.
 
Mais quel homme, quelle femme pour rétablir l’Empire !
On le crut en Hollande, un instant passager.
Mais qui, droite ou gauche, parait se dégager
qui ne répète les erreurs passées,… en pire ?

GBA à la Fontaine
12.03.2013

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samedi 9 mars 2013

LE GAI MARIAGE




Extrait des 
"Fables de l’omnibus, d’hier et d’aujourd’hui »


 
LE GAI MARIAGE
 
La Bible nous l’a appris, qui ne saurait mentir,
ce fut au paradis, sous un ciel sans nuages,
que Dieu vint officier à ce premier mariage
qui vit Adam et Eve à la noce consentir.
 
Depuis ce temps antique, fidèle au rituel
il en alla ainsi de leur progéniture
qui, respectueuse des lois de la nature,
ne pouvait concevoir que l’union d’Il et d’Elle.
 
« Croissez, multipliez », était l’ancien viatique.
Fidèles en tout point à cet ordre divin
ils n’eurent nul besoin de l’ivresse du vin
pour y déférer, pour le mettre en pratique.
 
Mais voilà que certains, se détournant de Dieu,
pensèrent s’affranchir des volontés divines,
des lois de la nature, pour eux fourches caudines
sous lesquelles on avait fait plier leurs aïeux.
 
Un homme avec un homme, une femme avec une femme
n’ont-ils pas mêmes droits de s’envoyer en l’air ?
Pourquoi donc les priver du même ministère,
de rendre officielle leur déclarante flamme ?
 
Et ne seraient-ils pas aussi bons géniteurs
que papa et maman dans leur lit, accouplés,
officiant de la fesse son rituel complet,
alors que leur suffit un sperme reproducteur ?

Le nouveau roi François entendit leur appel
ayant fait le calcul qu’il cueillerait leurs voix
il leur fit la promesse qu’il changerait la loi
s’ils lui apportaient leurs bulletins à la pelle.
 
Et ainsi vint le temps d’accomplir la promesse
qui valut au royaume d’être divisé par deux,
les fervents partisans de la règle de Dieu
et ceux préconisant la parité des fesses.
 
On vit bien défiler quantité de cortèges
les uns pour applaudir à la promise loi
les autres pour rappeler les ordres de la foi,
crier à l’indécence, à l’immoral manège.
 
Il n’est pas à propos pour nous prendre parti
et la loi, sans nul doute, verra bientôt son cours.
Ne faut-il appliquer la volonté du jour
et laisser à l’histoire le soin d’être partie ?


Il suffit simplement, pour éviter duel,
que le mariage pour tous reste à ceux qu’on dénie
les autres s’abstenant de cette cérémonie
pour ne se consacrer qu’à l’antique rituel.
 
Il faut imaginer les mairies désertées,
l’état civil en friche, tout près de l’abandon
et sans rien exiger, sans demande de pardon
gageons qu’une autre loi viendra, surajoutée.


GBA à la Fontaine
09.03.2013

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mercredi 6 mars 2013

PAVANE POUR UNE EUROPE (presque) DEFUNTE



 
Extrait des  "Fables de l’omnibus, d’hier et d’aujourd’hui »


 

PAVANE POUR UNE EUROPE (presque) DEFUNTE

1ère partie : « le temps des crétins »
 
 

L’empire d’Occident, après moult batailles,
depuis plus de mille ans s’était fort divisé
si bien qu’un jour certains, à la mine avisée,
voulurent y faire retour, souscrire un nouveau bail.

« Pourquoi pas une défense qui nous soit tous commune ?
Faisons, d’un même pas, marcher toutes nos armées !
Choisissons-nous un roi à qui tous nous confier,
si notre choix doit être de ces deux choses l’une?"

 
Mais marchands et banquiers n’étaient pas de l’avis
qu’il faille aller si loin sur la voie de l’union.
Leur intérêt n’était la commune opinion
d’une force centrale qui leur serre la vis.

« Baissons plutôt la taille, ouvrons grand nos frontières
ne restons pas passifs, assis sur notre cul."
Leur voix avait le son cristallin des écus
qui tintent dans les bourses et dans les aumônières.

 
Leur point fut entendu. Vint donc le libre échange,
étranger au bon peuple qui ploie sous le fagot,
n’importe les on-dit, n’importe les ragots
pourvu qu’au point final on y gagne au change.
 
Seule l’ombre noire de la banqueroute
leur faisait des nuits blanches à implorer Pierrot,
à regretter le temps des fermiers généraux
où imposer le peuple ne faisait point de doutes.
 
L’un d’eux prit la parole, « voici mon opinion,
les Etats sont sans risque de se voir en faillite,
prêtons leur notre argent et faisons leur l’invite
ne plus user du leur pour parer l’inflation !
 
Le peuple veut l’union, saisissons notre chance,
faisons lui miroiter une monnaie unique
où nul battrait écus à la façon inique,
d’où viennent tous leurs maux, toutes leurs souffrances.

Ainsi nous serons maîtres d’accorder le dédit,
de dicter l’intérêt à notre convenance
assurés d’en avoir l’entière redevance
et fixer la gabelle comme gage du crédit".

 
C’est ainsi qu’à Maastricht, au pays des moulins,
où périt d’Artagnan, un noble mousquetaire,
on vit périr l’Etat de plus vile manière,
par effet d’un traité à la plume de crétins.
 
Et hommes politiques, tous sots à plus qu’en faire,
n’eurent autre ressource que souscrire à l’emprunt,
comme l’avait prévu le financier malin,
pour parer à leurs frais, leurs dépenses budgétaires.
 
Ainsi firent leur retour les fermiers généraux
et par voie du crédit la mainmise sur l’Etat
et donc revint la dette, avec le Tiers Etat
comme du temps passé, du temps de nos pires maux.
 
Verra-t-on, à nouveau, souffle révolutionnaire ?
La tête de nos banquiers sur des piques juchée ?
La messe monétariste par ses dévots prêchée,
à l’abri du regard comme prêtres réfractaires ?

 
… à suivre,

2ème partie « l’Empire ressuscité ?»


GBA à la Fontaine
06.03.2013

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