jeudi 30 janvier 2014

LA CROIX ET LE CROISSANT (2ème parution)







 


 




par GBA
auteur des « Contes et fables de l’Omnibus, d’hier et d’aujourd’hui ». Edition 2013-2014 bientôt disponible sous format livre.
Extrait :


 




                                LA CROIX ET LE CROISSANT


 


     
Voilà tantôt huit siècles que la paix était là,
oubliée la guerre de la croix, du croissant
non tant par conviction que faute de combattants
et que de ces tueries le monde en était las.

 

Mais gare au feu qui patiente sous la cendre,
la foi choisit le fer plutôt que goupillon,
c’est par glissement d’ailes, tels de noirs papillons,
qu’il vint se rallumer un onze de septembre.

 

« Hé quoi donc! » s’exclama le chef des Amériques,
« voyez qui nous attaque, qui répand notre sang !
Il nous faut faire la guerre, Dieu choisira son camp
sans qu’il soit nécessaire de sortir nos reliques ! »

 

Et le combat reprit au pays de l’Euphrate
avec lui le massacre de bien des innocents
avant d’étendre son feu au reste de l’Orient
et même jusqu’à l’Afrique où le conflit éclate.

 

En ce temps là était un roi en Franconie,
de l’espèce manchot mais non point empereur,
ignorant la charia, son régime de terreur,
qui vint prêter main forte au régime honni.

 

Il s’était fait l’ami d’un petit dictateur
un souverain bien fol au désert de Lybie
avant lui être hostile, non tant point par lubie,
que parce qu’il en était signalé débiteur.

 

Il fit donc alliance de la gens islamique
pour combattre l’ennemi qui leur était commun
l’un naïf, fournissant les armes que demain
les autres retourneraient pour lui en faire la nique.

 

Et la mort du tyran le tira du tracas
de se voir exposé à une risquée dénonce,
mais laissa pires tyrans et leurs fausses annonces
S’emparer du pouvoir et dicter leurs fatwas.

L’action irréfléchie profita au djihad
qui répandit bientôt, comme trainée de poudre
de Tunis au Mali, aussi vite que la foudre,
son programme de terreur né d’un esprit malade.

 

Verra-t-on dans ce monde le retour des croisades ?
Grâce au ciel, le pouvoir n’est plus pour gens de foi !
C’est l’argent, aujourd’hui, qui nous dicte sa loi
qui n’aime ni la guerre ni toutes ses embuscades

 

L’enfer est, nous dit-on, plein de bonnes intentions,
c’est donc la Franconie qu’il a élu pour siège
où nombre de nos rois ignorent encore le piège
où va chuter l’esprit quand chargé d’émotion.

 


GBA à la Fontaine
le 24.02.2013


 


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dimanche 26 janvier 2014

CONTES ET FABLES DE L'OMNIBUS



                                  

                                    

                                         CONTES ET FABLES DE L’OMNIBUS

                                           

                                            de l’an de grâce 2013

 

                                              GBA à la Fontaine

 extrait de l'ouvrage "Contes et fables de l'omnibus 2013" bientôt disponible!!!


 

 

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                                           www.editiondelomnibus.com

 

LE DINDON ET LE COQ

Un dindon fut élu roi de la volaille

après maintes promesses à la gens volatile

assuré qu’il était de l’humeur versatile

des électeurs à plumes valant moins que piétaille.




Les promesses n’engagent que ceux à qui on les fait.

Il se dépêcha donc par oublier les siennes

et profiter du poste, advienne quoique advienne,

avec droit de cuissage prévu à cet effet.




Le plus clair de son temps passé au lit des dindes,

répudiant la première, cocufiant la seconde

avec une troisième, joliment teinte en blonde,

qu’on ne pouvait penser être venue des Indes.




Un jeune coq ambitieux qui avait concouru

reçu de ce dindon le ministère des plumes,

haute charge de police dont il s’en fit costume,

le visage austère et la mine bourrue.




Ce poste était pour lui le meilleur des tremplins

pour succéder au gallinacé volage,

opta donc l’opposé de ses us et usages

pour se rendre populaire des nobles et des vilains.




Pourvu d’informateurs partout dans la basse-cour

rien n’échappait à sa grande vigilance,

ainsi sut du dindon son absence de prudence

de ses sorties nocturnes pour aller faire sa cour.




« Sire je n’ai point pouvoir m’opposer à vos fêtes

mais au moins permettez que je porte protection

à votre majesté et lui fasse suggestion

de faire comme l’autruche, au moins cacher la tête ! »




« Chantecler tu es de bon conseil » dit le roi

« je vais de ce pas mettre un pot sur ma tête,

et nul ne saura mot de mes sorties secrètes ».

Comment pouvait-on être si naïf, maladroit ?




Car, de bien entendu, le coq diffusa la nouvelle

qui servait son image puritaine et sévère

par contraste d’un dindon à la mine pépère

découvrant la belle vie auprès de jouvencelles




Prenons garde de gouter aux dindes de Noël

bien au-delà du temps, jusqu’à la fête des rois.

Un dindon y perdit le pouvoir et ses droits

au profit d’un jeune coq au bec enduit de miel




L’histoire de France est remplie de tels niais,

Louis le fainéant par Capet supplanté,

Jacquot l’indolent par Nico confronté

François le débonnaire, Manu l’Aragonais !

 

GBA à la fontaine

10.01.2014