vendredi 22 juin 2012

LES « TURLUPINS DE LA RÉPUBLIQUE »


L’information est passée (presque) inaperçue. De retour du Maroc Nicolas Sarkozy, enfin libéré de ses obligations présidentielles, s’est rendu au cinématographe en compagnie de Bernard Henri Lévy pour assister à la projection d’un fil documentaire réalisé par, et à la gloire de ce dernier, « le serment de Tobrouk » ! ?

Mais on croyait ces deux hommes se détester ? Depuis le « discours de Dakar » BHL n’avait pas de mots assez durs pour qualifier Nicolas lequel, en retours, tançait ces intellectuels « bobo » qui passaient leur temps à donner des leçons de morale aux autres, coté rive gauche bien entendu, au Café de Flore ou chez Lipp.
Et, de fait, tout les séparait. Quand l’un affichait une droite décomplexée l’autre se posait en penseur de gauche ! Et en matière de pensée n’étaient-ils pas aussi opposés ? Quand l’un affichait son trop peu, au point de devoir s’entourer de supplétifs chargés de lui transfuser idées et les mots qui vont avec, pas toujours pertinents, le trop plein de l’autre était tel qu’il devait laisser, en permanence, le col de sa chemise entrouvert pour évacuer l’excédant d’air brassé.

Mais, c’est bien connu, les extrêmes se touchent. Et c’est la terre d’Afrique qui leur révélera leur communauté d’appartenance. Si pour l’un l’homme africain n’était pas rentré dans l’histoire (quid de l’origine de l’homme sorti du rift africain ?) il était temps de lui montrer la voie, en Côte d’Ivoire et en Libye.
Et tant mieux pour l’autre, grand pourvoyeur d’idées généreuses et d’actions romancées. N’y avait-il pas en Afrique la plus grande concentration de dictateurs au monde, la plupart oppresseurs de leurs peuples ? Un réservoir inépuisable pour intellectuels engagés, spécialistes en appels à la conscience humaine !

Ah ! Mourir à Missolonghi, comme Byron ! Ah ! Se battre pour la liberté, comme Bonaparte aux pieds des pyramides ! Mais ce n’est qu’à Benghazi que le pacte « turlupinesque » sera scellé, au dépend de celui qu’on avait accueilli comme un demi-dieu à Paris et sans souci des conséquences. L’important c’était satisfaire, sans délai, les pulsions nombrilistes d’adolescents en mal d’identité. S’embarquer pour l’Histoire sur le premier boat people venu, n’importe les vents et les courants. Pourvu qu’on y soit ! Voilà qui les unit.

Mais il y a plus. Un goût commun, et moins romantique, pour l’argent. Facile pour l’un, naît avec. Pour l’autre glané, çà et là, sur les marches du pouvoir. L’un arrivé, l’autre arriviste. L’argent et tout ce qui va avec : des chanteuses à tendance effeuillage logées dans des résidences pour « contes des mille et une nuits » au Maroc. Bref une vie au dessus du « commun » et surtout la montrer.

Mais leur monde n’est plus héroïque il est, comme eux, parsemé des dernières paillettes de la fête quand les invités sont partis et qu’il ne reste plus que les serpentins et les cadavres des bouteilles. Et leur geste ne sera pas gravée dans le marbre. Simplement impressionnée sur de la cellulose. Comme n’importe quelle annonce publicitaire, en somme !

- A propos, avez-vous « vu » le dernier BHL ? 
- Vous voulez dire « lu » ! 
- Non j’ai bien dit « vu » ! 
- J’ignorais qu’il était cinéaste ?
- Pas cinéaste, acteur, avec Nicolas Sarkozy ! 
- Dans quels rôles ? 
- Des rôles de composition. D’après ce que je sais l’histoire d’un président et de
son mentor qui prennent un taxi pour Tobrouk ! 
- Ce titre me dit quelque chose. 
- A moi aussi, mais je crois bien qu’il s’agissait de la première version !

mardi 19 juin 2012

LES MYSTÈRES DE LA ROCHELLE?



« Courage à Olivier Falorni qui n’a pas démérité, qui se bat aux cotés des Rochelais depuis tant d’années dans un engagement désintéressé », et c’est signé, Valérie Trierweller. Pour comprendre ce que révèle cet « incident » et les « forces » qui le sous- tendent et vont peser sur le quinquennat qui s’ouvre, il convient, en premier lieu, de l’examiner par le petit bout de la lorgnette, non par curiosité malsaine mais par ce qu’il contient de révélateur. Si l’objectif de ce « tweet » est clair, ce qui l’est moins est le lien qui unit, nécessairement, destinataire et expéditeur.

En effet il doit exister un lien, autrement ce message n’aurait été qu’un parmi d’autres, adressés par la compagne d’un président socialiste à tous les candidats socialistes présents au 2ème tour des élections législatives. Mais il n’y a pas eu d’autres « tweet » !
Le recoupement des informations permet d’y voir plus clair : la Rochelle est un haut lieu du socialisme français où les socialistes aiment à se retrouver chaque année, pour leur « université d’été ». A commencer par François Hollande, premier secrétaire de ce parti en 2007.

Et c’est ce lieu, plein de charme, qui aurait abrité (et peut être vu naître ?) les amours débutantes du premier secrétaire avec la journaliste de Paris Match. Nous sommes en 2006-2007. Par ailleurs on savait l’actuel candidat député, aujourd’hui en rupture de ban, Olivier Falorni, très proche de François Hollande. La teneur du message de Valérie Trierweller laisse entendre qu’il devait, aussi, être proche d’elle. Et, dans ce cas, l’un des premiers au courant de l’idylle naissante, peut être même plus, un « facilitateur » zélé.
Mais les secrets sont destinés à ne pas l’être longtemps. Avant même l’élection présidentielle de 2007 Ségolène Royal connut son infortune. Quand un mari part c’est toujours parce qu’une autre femme l’entraîne. Et le scénario de 2007 prend un éclairage nouveau. On peut s’interroger si l’énergie qui anima Ségolène lors de cette campagne n’était pas aussi une parade de re-séduction destinée au mari volage. Ce qui n’aurait pas manqué de réussir si elle avait été élue. Et, à contrario, on peut voir déjà dans le tiède soutien de François Hollande la main sur la bouche de cette femme. Passée et perdue l’élection de 2007 chacun allait retrouver le rôle que le théâtre de la vie lui assigne : la femme trompée, le mari volage, la maîtresse et le confident.

Ainsi on comprend mieux les raisons profondes qui ont du pousser Ségolène Royal à la conquête de la Rochelle, oubliant toute profession de foi participative. Pas tant s’assurer de son élection (après tout elle disposait de la circonscription abandonnée à sa suppléante, Delphine Bateau), qu’être maîtresse du terrain, là même où avait régné (et régnait encore) sa rivale (et, au passage, punir le témoin trop zélé de son infortune). Comment son ex compagnon, père de ses enfants, aurait-il pu lui refuser son soutien ? Au passage le fait de briguer le « perchoir » en faisait la numéro trois de la République, poste où elle allait pouvoir briller à nouveau aux yeux de l’homme devenu plus séduisant que jamais avec son tout nouveau titre de Président de la République.

Et la maîtresse ne s’y est pas trompée. Seules les femmes comprennent ces jeux subtils de femmes. Il était temps de lui barrer la route. Le « tu vas voir ce dont je suis capable » rapporté par des témoins est trop vraisemblable pour être faux. Mais trop possessive, elle passera aux actes sans en mesurer les conséquences. Ce qui a de quoi inquiéter à la place qu’elle occupe. D’autant que toute maîtresse estime avoir des droits sur son amant. Ne l’a-t-elle pas changé, transformé, préparé ? N’est-elle pas l’artisan principal du succès présidentiel alors que l’épouse le laissait dans un rôle secondaire ?
Sarkozy nous avait habitué à sa faiblesse face aux femmes. En ira-t-il de même du Président tiré à hue et à dia par deux femmes dont on peut être assuré que la lutte ne prendra pas fin après l’élection de la Rochelle. D’autant qu’une troisième, Martine Aubry, ne manquera pas de se joindre au combat. Ainsi l’arrivée sur scène de Valérie Trierweiler aura eu pour effet inattendu de rapprocher les anciennes rivales du parti socialiste, enfin unies pour faire front commun contre « l’intrigante » trop vite déclarée.

Et si Ségolène Royal est battue à la Rochelle il lui reste une autre option. Succéder à Martine Aubry à la tête du parti socialiste.