dimanche 9 décembre 2012

AFFAIRE MITTAL ? QUE DE SOTTISES !

Monsieur MITTAL entrera dans l’histoire comme le révélateur de l’inaptitude des dirigeants politiques français, Sarkozy compris. Dans notre article précédant « le temps des sans culottes » nous dénoncions leur mollesse, et pour tout dire leur absence de « cojones ». Aujourd’hui que l’accord conclu par JM Ayrault avec le « roi de l’acier » est connu il faut bien y ajouter la sottise en plus.

Et pour commencer il fallait être singulièrement dépourvu de lucidité pour ne pas comprendre la stratégie industrielle du sieur Mittal. Racheter les aciéries des pays développés pour les fermer et ainsi faire la loi sur ces marchés développés, principaux consommateurs d’acier. Maîtriser les cours de l’acier comme l’OPEP maîtrise les cours du pétrole en ajustant la production.
Ainsi la Commission de Bruxelles, pourtant chargé de veiller à la concurrence, comme Jacques Chirac, dans l’intérêt de la sidérurgie française, auraient du faire échec à l’OPA de Mittal steel de 2006 sur Arcelor, né de la fusion des sidérurgies françaises, espagnoles et belgo- luxembourgeoises, et 1er producteur d’acier au monde.

En France, la première mise en oeuvre de cette stratégie s’appelle Gandrange, et sa seconde victime, après les ouvriers du site, Sarkozy. On pensait que l’exemple allait servir de leçon à son successeur qui déclarait sur le site voisin de Florange, le 24 février dernier, « quand une grande firme ne veut plus d’une unité de production qu’elle soit cédée à un repreneur ! ».

Mais c’est justement ce que ne veut pas le sieur Mittal, voir anéantir sa stratégie industrielle en ressuscitant la concurrence. Il s’est donc opposé à l’offre du couple « Serin et Mordachov » en mettant dans la balance l’avenir des 20 000 ouvriers du groupe en France. Et on peut lire dans l’acte de « capitulation » signé Ayrault « il est constaté par les deux parties qu’il n’y a pas de repreneur
déclaré pour le périmètre de la vente ». Comment le premier ministre a-t-il pu se laisser dicter une telle phrase ???

Face à ce chantage nos « sans culottes » Ayrault et Hollande sous le conseil des « experts »    ont    baissé    le    pantalon    en    invoquant    la    complexité    d’une nationalisation, même temporaire, qui aurait couté en plus 1 milliard d’euros. Mais quelle sottise !

Etait-il besoin de nationaliser quand l’arsenal juridique français dispose « que nul ne peut être contraint de céder sa propriété si ce n’est pour cause d’utilité publique » (article 545 du code civil) ? Le maintien de la filière sidérurgique française est-elle cause d’utilité publique ? Poser la question c’est y répondre.

Et quand à la « juste et préalable indemnité» à verser, où trouver l’argent ? Réponse : quel est la valeur d’un ensemble industriel ayant cessé toute activité ? A peine la valeur du foncier, déduction faite du coût de démolition, 1 euro symbolique. Et en outre le groupe Mittal ne doit-il pas 700 millions d’euros d’arriéré d’impôts au Trésor, masqués derrière son montage fiscal, via le Luxembourg ?

Un directeur général d’une entreprise privée ayant signé pareil « accord » aurait fait immédiatement l’objet d’une mesure de licenciement, quand au PDG il aurait été placé sous surveillance, avec un avertissement. Il est plus que temps que les Français se structurent en conseil de surveillance de leurs dirigeants !

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