mercredi 19 septembre 2012

UNE « PLEUREUSE » MANQUE AU CONCERT

Ainsi le 23 août dernier François Hollande, se rendant aux arguments de l’intime Jean Pierre Jouyet, nouveau directeur général de la Caisse des Dépôt a donc reçu à déjeuner une douzaine de patrons du CAC 40. Officiellement pour renouer les liens, officieusement pour demander le retrait de la mesure phare de la campagne électorale du candidat Hollande, l’imposition à 75% des revenus dépassant la barre fatidique du million d’euros.
Parmi cette délégation, vite baptisée le «concert des pleureuses » par l’humoriste de l’Elysée, on relevait au sein de la chorale, Christophe de Margerie (Total), Gérard Mestrallet (GDF Suez) Baudouin Prot (BNP Paribas) ect... les principaux sauf... Bernard Arnault (LVMH), pourtant le premier concerné avec 4,5 millions de revenus en 2011.
 
C’est que Bernard Arnault n’est plus très à l’aise, par les temps qui courent, à fréquenter les couloirs de l’Elysée. Dès fois qu’on s’intéresserait de trop près à la manière dont il s’est emparé de la Société Foncière et Financière Agache Willot (le SFFAW), devenue Financière Agache, et fondement de son groupe LVMH grâce à Dior. Mais surtout grâce à un certain... Laurent Fabius, alors premier ministre, et l’argent des... contribuables mis à sa disposition.*
 
Suivant une étude sur le sujet, « In rem verso »,* 90% du capital de la Financière Agache pourrait revenir à l’Etat sur simple fondement de l’article 1371 du code civil, soit 2 800 000 titres de cette société, bien plus que les 2,6 millions d’euros annuel qu’il aurait à payer jusqu’à la fin de sa vie.

Il serait donc bien avisé d’accepter cette mesure, plutôt que tenter d’échapper au super impôt en projetant de déguiser ses revenus sous forme d’emprunt (voir l’article du Nouvel Obs du 30.08.2012) et s’exposer à ce que le nouveau locataire de l’Elysée aille au bout de l’enquête à laquelle François Mitterrand avait fini par renoncer.
 
Au fond, pour Bernard Arnault, il ne s’agirait même pas d’un geste de solidarité mais d’un modeste remboursement d’une partie des fonds avancés par les contribuables à son seul profit. Ce qui serait la moindre des choses.
Affaire à suivre.

* « In rem verso », Edition de l’Omnibus, disponible sur notre site

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