mercredi 9 mai 2012

Quand la sociologie politique devient une science exacte (2)


Le 7 février dernier, trois mois avant le 2ème tour de l’élection présidentielle, notre site rendait public un long article, « Une élection déjà jouée» prétendant pouvoir déduire des précédentes élections (2002 et surtout 2007), et du dernier quinquennat, les résultats de l’actuelle, avec un haut degré de précision et en s’affranchissant des sondages. Au lendemain des 1er et 2ème tours il est donc temps de procéder à un comparatif entre ce qui fut anticipé et ce qui s’est produit.

La qualification du second tour

Il était indiqué « La participation pour 2012 sera supérieure à 2002 mais pas supérieure à 2007. Retenons l’hypothèse haute de 10 millions de voix pour la qualification du second tour ». Les derniers résultats connus donnent 80% de votants (35 000 000 d’électeurs, environ) et 27% pour la qualification du 2ème tour, soit 9,45 millions.

Les qualifiés du 2ème tour

On pouvait lire « restent trois candidats (pour le second tour) : Nicolas Sarkozy, François Hollande et Marine le Pen », et,
« Pour cette dernière, la seule donnée réelle dont nous disposons sont les 5,5 millions de voix obtenues par son père au second tour de l’élection de 2002. La hausse de la participation, entre 2002 et 2012 (que nous estimons à 12%) devrait, par effet mécanique, la conduire à plus de 6 000 000 de voix. Au-delà nul n’est en mesure de le quantifier. Elle reste donc le grand mystère de la prochaine élection (mais qui n’affectera pas le résultat final, on le verra). Résultat : 18% soit.... 6 300 000 voix.

« Pour François Hollande les données réelles sont les 9 500 000 de voix obtenues par Ségolène Royal au 1er tour de 2007, chiffre qu’il devrait maintenir (et améliorer). Ainsi sa qualification pour le second tour paraît d’ores et déjà acquise ».
Résultat : 28.6%... 10 000 000 voix

« Nicolas Sarkozy avait établi un chiffre record de 11 400 000 voix, au 1er tour de 2007, qu’il ne pourra renouveler. Il perdra 1 500 000 de voix, celles des électeurs frontistes qui s’étaient portés sur lui directement au premier tour de 2007 + un nombre indéterminé de « déçus de Sarkozy » et de l’électorat le plus âgé. Probablement 1,5 millions de voix supplémentaires.

Il serait donc, en principe, qualifié pour le second tour. Mais rappelons qu’il peut encore se faire doubler sur sa droite par Marine le Pen ». 
Résultat : 27%... 9 450 000 voix

« Pour Nicolas Sarkozy partant d’une base comprise autour de 9 millions de voix, il faudra... doubler. » (pour être élu) « Il peut espérer, au mieux 50% des voix frontistes, soit 3 millions de voix. Mais il lui manque encore 6 millions de voix qu’il devra chercher au centre. Même en admettant que François Bayrou réalise un score de 7 millions de voix (ce qui est peu vraisemblable) et qu’il appelle à voter pour Nicolas Sarkozy (ce qui serait encore plus invraisemblable) 6 millions de voix représenteraient plus de 85% des voix centristes à récupérer. Est-ce possible ? La réponse est non !...

Ainsi Nicolas Sarkozy se trouve confronté à une configuration qui lui est hostile tant sur sa droite (Marine le Pen) que sur sa gauche (les deux François). Il sera dans l’impossibilité d’atteindre les 17 à 18 millions de voix indispensables à sa réélection... On peut donc soutenir, sans recours aux sondages, que l’élection de 2012 est déjà jouée et depuis longtemps »

Résultat de la démonstration : probant. Poser correctement les termes d’une équation de sociologie politique vaut mieux que des centaines de sondages pour résoudre des inconnues électorales et pour un coût... infinitésimal.


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