Monsieur le Président de la République
59, av de Ségur
75007 PARIS
Monsieur le Président,
Il y a huit mois (le 08.09.2011) notre site publiait le 1er de trois articles (la crise et les fauteurs de crise ; Un Munich cannois ; Vers l’Europe allemande ?) qui devaient être par la suite réunis sous format d’un livret, Triples A pour triples ânes, dont vous trouverez ci-joint un exemplaire. Ce « petit précis de sortie de crise" est, depuis votre élection, plus d’actualité que jamais. En effet le troisième article se concluait par «IL NE FAUT PAS RATIFIER CE TRAITE », il s’agissait, bien évidemment, du traité de Bruxelles des 8 et 9 décembre 2011. Or il est manifeste que nous partageons, sur la question, un même point de vue. Mais quid de la suite à laquelle vous serez confronté sous quelques jours ?
Rappelons brièvement le constat :
- le traité de Maastricht n’autorise pas la BCE à prêter aux Etats membres,
- l’endettement global de ces Etats membres dépasse les dix mille milliards
- le traité de Maastricht n’autorise pas la BCE à prêter aux Etats membres,
- l’endettement global de ces Etats membres dépasse les dix mille milliards
d’euros (dont 1 800 milliards pour la France),
- le remboursement de 50% de cette dette, en admettant que les budgets nationaux deviennent excédentaires, prendrait une centaine d’années,
- ce traité ne profite qu’à un seul pays de la zone euro : l’Allemagne
- le remboursement de 50% de cette dette, en admettant que les budgets nationaux deviennent excédentaires, prendrait une centaine d’années,
- ce traité ne profite qu’à un seul pays de la zone euro : l’Allemagne
Il faudrait donc changer le statut de la BCE pour qu’elle puisse racheter, au moins, 50% des dettes souveraines à des taux compris entre 0 et 1% (ce qui contribuerait aussi à faire chuter l’euro et donc booster les exportations). Mais plus facile à dire qu’à faire ! L’Allemagne opposera son véto car il y va de son dogme « monétariste » et de sa suprématie en Europe.
Faut-il alors, comme l’ont suggéré Marine le Pen et Dupont Aignan, sortir de l’euro ? Evidemment pas, mais entre ces deux extrêmes il existe une troisième voie, la création d’un euro bis (à ma connaissance le traité de Maastricht n’impose pas le monopole d’une seule devise en Europe). Euro bis ayant les mêmes fondements que l’euro actuel (sauf pour ce qui concerne la clause d’exclusion de prêts aux Etats membres), et fixant sa parité et sa convertibilité avec l’euro actuel.
Faut-il alors, comme l’ont suggéré Marine le Pen et Dupont Aignan, sortir de l’euro ? Evidemment pas, mais entre ces deux extrêmes il existe une troisième voie, la création d’un euro bis (à ma connaissance le traité de Maastricht n’impose pas le monopole d’une seule devise en Europe). Euro bis ayant les mêmes fondements que l’euro actuel (sauf pour ce qui concerne la clause d’exclusion de prêts aux Etats membres), et fixant sa parité et sa convertibilité avec l’euro actuel.
A cette fin il suffit d’obtenir l’accord de plusieurs Etats de la zone euro et signer un nouveau traité. Et sur cette question il ne devrait pas y avoir de difficultés à réunir une dizaine d’entre eux.
Conséquences: deux devises convertibles entre elles, l’euro et l’euro bis, circuleraient, dans un premier temps, en Europe (et dans le monde). Mais la première finira par céder le pas à la seconde suivant la loi de Gresham et s’effacer des circuits d’échanges.
L’euro bis permettra d’apurer une partie des dettes souveraines sans effets inflationnistes, en raison de sa convertibilité à parité. Par contre il entrera dans les circuits d’échange avec une décote sur les marchés par rapport à l’euro actuel, ce qui favorisera les exportations de la zone euro bis.
A l’intérieur de la zone euro le déséquilibre des échanges ira en se rééquilibrant, l’Allemagne perdant son avantage compétitif du à la fixité des changes.
Dernier avantage, cette idée d’un euro bis n’aura peut être même pas à être mise en œuvre, l’Allemagne (et d’autres Etats hors de l’euro) se trouvant bien forcée, sous la menace, de devoir accepter une révision drastique du traité de Maastricht.
C’est avec plaisir que nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération la plus distinguée.
G BOUDIN de l’ARCHE
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