Extrait des « Contes et fables de l’Omnibus, d’hier et d’aujourd’hui »
LE GRAND, LE GROS ET LE PETIT
Dans le royaume de Franconie
au pays des mille et autres lieux
favorisé, s’il en fut, des dieux
régnait une dynastie: les « Cunni ».
« Cunni », car ils étaient pluriels.
Les trois derniers qui se succédèrent,
d’un triste destin récipiendaires
des malheurs qui s’abattent du ciel.
Un nommé Jacopus vint en tête
à la taille aussi haute qu’un prunus
pour lors désigné « le grand Cunnus »,
et joueur de flonflons à la fête.
Fier chasseur de la gens féminine
qu’il étrillait en cinq minutes,
plus vite que la passe d’une pute,
comme tête de veau sous sa canine.
Mais le travail n’était point son fort
au point qu’on lui soupçonnait des liens
avec nos antiques Mérovingiens
dont l’histoire nous contait tous les torts.
Quand vint le temps de sa retraite
on proclama le petit Cunnus,
par la taille de beaucoup plus minus
au point d’en chausser talonnettes.
Il en avait bien des complexes
et tel un Bonaparte nouveau
aimant parade et faisant le beau
il en avait toujours prétexte.
Mais n’est pas Napoléon qui veut,
il faut savoir livrer bataille
et non avec le vent de l’éventail
quand s’agiter est tout ce qu’on peut.
Partis le grand, avec le petit,
vint le troisième, le gros Cunnus
à qui l’on reprochait, tant et plus,
l’indécision, le manque d’appétit.
Il était et trop mou et trop flou
et, disaient nos grand mères voilà peu
filant la laine au coin du feu,
c’est qu’il y a là caché un loup.
Le loup s’appelait Leonarda
jeune écolière à temps partiel
qui, dans un échange sans pareil,
en fit rôti de veau qu’elle larda.
Quelle morale tirer du récit ?
Mieux vaut la peste et le choléra
pour le pays qui y survivra
que trois « Cunni », grands, gros ou petits !
GBA à la Fontaine
21.10.2013
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