SARKOZY-HOLLANDE :
(deux idiots « utiles » au service de l’économie dogmatique)
Il y a pire que des dirigeants malhonnêtes, des dirigeants sans consistance intellectuelle, faciles à faire arc-bouter sur des certitudes idiotes. L’économie n’est pas une science, pas même une science « molle ». Elle est bien plus difficile à appréhender et sa mise en oeuvre est hors de portée des économistes : de l’intuition dans un cadre de bon sens.
La toute récente controverse à propos de la thèse des économistes de l’université de Harvard, Reinhart et Rogoff (contestée par les économistes de l’université du Massachusetts), en est une nouvelle illustration. Quelle valeur « scientifique » accorder aux thèses de « Eight centuries of financial folly», publié par les premiers en 2010 ?
1°) Que le niveau de la dette d’un Etat est inversement proportionnel de sa croissance !
2°) qu’au-delà de 90% du PIB la croissance tombe à… 0 ! Et de prendre des références remontant à… 8 siècles en arrière.
A première vue pas besoin d’être diplômé d’Harvard pour penser à une corrélation possible entre ces deux facteurs. L’argent dépensé au service de la dette n’irait pas aux investissements productifs ! Plus l’un augmente plus l’autre doit diminuer. C’est une simple question de bon sens ! Mais pourquoi 90% et non pas 80 où 100% ?
Aux Etats-Unis la dette publique atteint 16 000 milliards de dollars, soit 100% du PIB, mais le taux de croissance y est encore de 2.5% (dernier trimestre 2012 et projection 2013). Dans la zone euros la dette publique n’est que (si l’on ose dire) de 88% du PIB mais la croissance y est nulle, voire négative.
Ajoutons qu’aller puiser des références dans un passé lointain alors que les données économiques ne sont fiables que depuis un siècle à peine me parait une galéjade. Et que dire de la part propre de chaque Etat dans l’économie nationale (près de 50% en France) qui peut aller du simple au double !
Mais le facteur principal, non pris en compte par les auteurs dans leur thèse, est la politique monétaire de chaque pays. Active aux USA qui peuvent ainsi faire face au besoin de financement de la dette sans ponctionner les investissements productifs, nulle dans la zone euro où l’application des (malheureux) traités de Maastricht et Lisbonne, inspirés des thèses monétaristes, force chaque Etat à un choix alternatif.
L’ennui de la thèse des économistes de Harvard (après tout ce n’était qu’une thèse) est qu’elle est venue épauler les théories de l’école de Chicago (Milton Friedman), mises en oeuvre par Reagan et Thatcher, et influer (dans la mauvaise direction dans le contexte actuel) les « conseillers » économiques de nos gouvernants. Paul Ryan au congrès des Etats-Unis, Olli Rohn à la commission européenne (sans compter Mario Draghi à la BCE). Faire descendre sous la barre des 90% l’endettement des Etats aux prix d’une marche forcée. C’est ce qui est entrepris en France depuis 2010 et que nous n’avons cessé de dénoncer depuis deux ans
(voir «Triple A pour triples ânes » et les articles qui ont suivi).
Sous le diktat de la chancelière allemande, François Hollande, comme Nicolas Sarkozy, y a calé sa politique économique. C’est leur « faillite » commune, déjà établie, qui en fera, pour l’Histoire, des idiots utiles à ceux qui érigent l’économie en dogme !
Le 19.04.2013
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