DES MINISTRES AU DESSUS DE TOUT SOUPCON ?
Après les aveux de CAHUZAC, les soupçons qui pèsent sur MOSCOVICI, le regard se
tourne maintenant vers Laurent FABIUS. Aurait-il lui aussi un compte en Suisse
(« Libération » de ce jour) ? Nous n’en savons strictement rien mais si tel était le cas ne
doutons pas que MEDIAPART ne tardera pas à nous l’apprendre.
« A minima » et à défaut de connaître l’état réel du patrimoine de l’actuel ministre des affaires étrangères (mais aussi, nous le verrons, des affaires étranges) nous connaissons sa
« déclaration d’intérêts », en tant que membre du gouvernement. Oublions son luxueux
appartement à Paris, ses investissements dans le photovoltaïque pour nous intéresser, plus
particulièrement, à la "société financière Plasa » (bénéfices plus d’un million d’euros par
an). Cette société est, à l’instar de Christie’s ou Sotheby’s, spécialisée dans la vente aux
enchères d’oeuvres d’art et il en est le principal actionnaire après y avoir investi plus…d’un
million d’euros. Parmi les autres actionnaires on relève un certain Serge Weinberg qui n’est
autre que l’un de ses anciens collaborateurs (quand le jeune FABIUS était ministre du budget,
comme CAHUZAC, de 1981 à 1982). Et c’est à cette même époque que ce ministre du budget exonérera de taxes… les oeuvres d’art. En tant que petit fils d’Elie FABIUS, antiquaire réputé,
il y avait manifestement conflit d’intérêt (on n’est jamais si bien servi que par soi-même).
Tout comme Anne SINCLAIR, Laurent FABIUS est un héritier. De la collection de son grand
père vendue par… Plasa en 2011 pour la somme de 9.5 millions d’euros. Ainsi ce ne peut être l’héritier FABIUS qui a investi sa part d’héritage dans ladite société de vente aux enchères,
puisque sa mise de fonds est antérieure… 2008. Sont-ce ses économies de ministre et
député ??? C’est douteux. Il nous faut donc remonter dans le temps, peu après qu’il fut
ministre du budget, quand nommé par un certain François MITTERAND, premier ministre.
Le 17 décembre 1984 "Laurent FABIUS (alors premier ministre) annonce la vente pour le
franc symbolique de Boussac à Férinel, la société familiale de Bernard ARNAULT. Le
conglomérat BOUSSAC emploie 21 000 personnes et groupe des marques de prestige,
Christian DIOR, Conforama, Peaudouce, le Bon Marché…» (cf. La vie des affaires). Ce
groupe avait été acquis par les frères WILLOT et éclaté en deux entités après sa mise en
faillite, la Compagnie Boussac Saint-Frère (CBSF), locataire gérant, dont le responsable est
un certain BELORGEY et la société Financière et Foncière Agache Willot (SFFAW, aujourd’hui « Financière Agache »), toujours aux mains des frères avec un mandataire judiciaire (Chassagnon).
Et nous apprenons dudit BELORGEY "que le cabinet FABIUS a fait le socle de la fortune
(dudit Bernard ARNAULT, en désintéressant les frères), chacun des frères a reçu 100
millions, soit 400 millions au total.» Et d’ajouter « Il fallait donc dégager la même
contrepartie publique pour le repreneur afin qu’il désintéresse les frères… Les justifications
en furent trouvées dans les avances reçues et dans les pertes réalisées par la CBSF et, plus
encore, imputées à celle-ci à l’occasion d’un très discutable retraitement des comptes de la société" (l'affaire Boussac, Bélorgey). »
En d’autres termes l’argent nécessaire à désintéresser les frères WILLOT (400 millions de
francs) pour compte de Bernard ARNAULT aurait été celui des … contribuables ? A quoi il
convient d’ajouter 360 millions de francs de créances publiques abandonnées au profit du
repreneur.
Faut-il croire à l’invraisemblable naïveté de Laurent FABIUS (mais il faudrait aussi admettre
qu’il ait été complètement idiot) l’autre alternative étant qu’il y ait trouvé un intérêt personnel ?
On va retrouver un lien entre les deux hommes, tous deux passionnés d’art, 27 ans plus tard
par l’intermédiaire de Marc Antoine JAMET, député socialiste de Haute Normandie (voisin
du député FABIUS) et ancien collaborateur de… Laurent FABIUS alors ministre de
l’économie et des Finances sous JOSPIN. Ledit JAMET se trouvant être secrétaire général
de… LVMH. Ledit député fera voter, le 15 février 2011, par l’Assemblée Nationale un
amendement pour passer outre l’annulation du permis de construire du musée d’art
contemporain cher à Bernard ARNAULT en plein bois de Boulogne… ! Encore un sacré
conflit d’intérêt. De biens curieuses et troublantes coïncidences.
Le 08.04.2013
Sources :
« l’affaire Boussac ». Bélorgey
« In rem verso ». Acqua Viva
« Le Canard Enchainé ». N° du 2 mars 2011
« Internaute.com »
Email : correspondance@editiondelomnibus.com
www.editiondelomnibus.com
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