mercredi 6 mars 2013

PAVANE POUR UNE EUROPE (presque) DEFUNTE



 
Extrait des  "Fables de l’omnibus, d’hier et d’aujourd’hui »


 

PAVANE POUR UNE EUROPE (presque) DEFUNTE

1ère partie : « le temps des crétins »
 
 

L’empire d’Occident, après moult batailles,
depuis plus de mille ans s’était fort divisé
si bien qu’un jour certains, à la mine avisée,
voulurent y faire retour, souscrire un nouveau bail.

« Pourquoi pas une défense qui nous soit tous commune ?
Faisons, d’un même pas, marcher toutes nos armées !
Choisissons-nous un roi à qui tous nous confier,
si notre choix doit être de ces deux choses l’une?"

 
Mais marchands et banquiers n’étaient pas de l’avis
qu’il faille aller si loin sur la voie de l’union.
Leur intérêt n’était la commune opinion
d’une force centrale qui leur serre la vis.

« Baissons plutôt la taille, ouvrons grand nos frontières
ne restons pas passifs, assis sur notre cul."
Leur voix avait le son cristallin des écus
qui tintent dans les bourses et dans les aumônières.

 
Leur point fut entendu. Vint donc le libre échange,
étranger au bon peuple qui ploie sous le fagot,
n’importe les on-dit, n’importe les ragots
pourvu qu’au point final on y gagne au change.
 
Seule l’ombre noire de la banqueroute
leur faisait des nuits blanches à implorer Pierrot,
à regretter le temps des fermiers généraux
où imposer le peuple ne faisait point de doutes.
 
L’un d’eux prit la parole, « voici mon opinion,
les Etats sont sans risque de se voir en faillite,
prêtons leur notre argent et faisons leur l’invite
ne plus user du leur pour parer l’inflation !
 
Le peuple veut l’union, saisissons notre chance,
faisons lui miroiter une monnaie unique
où nul battrait écus à la façon inique,
d’où viennent tous leurs maux, toutes leurs souffrances.

Ainsi nous serons maîtres d’accorder le dédit,
de dicter l’intérêt à notre convenance
assurés d’en avoir l’entière redevance
et fixer la gabelle comme gage du crédit".

 
C’est ainsi qu’à Maastricht, au pays des moulins,
où périt d’Artagnan, un noble mousquetaire,
on vit périr l’Etat de plus vile manière,
par effet d’un traité à la plume de crétins.
 
Et hommes politiques, tous sots à plus qu’en faire,
n’eurent autre ressource que souscrire à l’emprunt,
comme l’avait prévu le financier malin,
pour parer à leurs frais, leurs dépenses budgétaires.
 
Ainsi firent leur retour les fermiers généraux
et par voie du crédit la mainmise sur l’Etat
et donc revint la dette, avec le Tiers Etat
comme du temps passé, du temps de nos pires maux.
 
Verra-t-on, à nouveau, souffle révolutionnaire ?
La tête de nos banquiers sur des piques juchée ?
La messe monétariste par ses dévots prêchée,
à l’abri du regard comme prêtres réfractaires ?

 
… à suivre,

2ème partie « l’Empire ressuscité ?»


GBA à la Fontaine
06.03.2013

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