Extrait des "Fables de l’omnibus, d’hier et d’aujourd’hui »
LE GAI MARIAGE
La Bible nous l’a appris, qui ne saurait mentir,
ce fut au paradis, sous un ciel sans nuages,
que Dieu vint officier à ce premier mariage
qui vit Adam et Eve à la noce consentir.
Depuis ce temps antique, fidèle au rituel
il en alla ainsi de leur progéniture
qui, respectueuse des lois de la nature,
ne pouvait concevoir que l’union d’Il et d’Elle.
« Croissez, multipliez », était l’ancien viatique.
Fidèles en tout point à cet ordre divin
ils n’eurent nul besoin de l’ivresse du vin
pour y déférer, pour le mettre en pratique.
Mais voilà que certains, se détournant de Dieu,
pensèrent s’affranchir des volontés divines,
des lois de la nature, pour eux fourches caudines
sous lesquelles on avait fait plier leurs aïeux.
Un homme avec un homme, une femme avec une femme
n’ont-ils pas mêmes droits de s’envoyer en l’air ?
Pourquoi donc les priver du même ministère,
de rendre officielle leur déclarante flamme ?
Et ne seraient-ils pas aussi bons géniteurs
que papa et maman dans leur lit, accouplés,
officiant de la fesse son rituel complet,
alors que leur suffit un sperme reproducteur ?
Le nouveau roi François entendit leur appel
ayant fait le calcul qu’il cueillerait leurs voix
il leur fit la promesse qu’il changerait la loi
s’ils lui apportaient leurs bulletins à la pelle.
Et ainsi vint le temps d’accomplir la promesse
qui valut au royaume d’être divisé par deux,
les fervents partisans de la règle de Dieu
et ceux préconisant la parité des fesses.
On vit bien défiler quantité de cortèges
les uns pour applaudir à la promise loi
les autres pour rappeler les ordres de la foi,
crier à l’indécence, à l’immoral manège.
Il n’est pas à propos pour nous prendre parti
et la loi, sans nul doute, verra bientôt son cours.
Ne faut-il appliquer la volonté du jour
et laisser à l’histoire le soin d’être partie ?
Il suffit simplement, pour éviter duel,
que le mariage pour tous reste à ceux qu’on dénie
les autres s’abstenant de cette cérémonie
pour ne se consacrer qu’à l’antique rituel.
Il faut imaginer les mairies désertées,
l’état civil en friche, tout près de l’abandon
et sans rien exiger, sans demande de pardon
gageons qu’une autre loi viendra, surajoutée.
GBA à la Fontaine
09.03.2013
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