LA PIE VOLEUSE
Une pie possédait un magot.
Que dire un magot ? Une fortune !
Mais victime de bien des ragots
ne se montrait qu’au temps de lune.
D’aucuns évoquaient des rapines,
d’objets de luxe, parfums, champagne
subtilisés dans des cantines
sans vigilance dans la campagne ?
D’autres parlaient de complicité
parmi les autres volatiles
ayant hautes responsabilités
dans la conduite de la ville.
En particulier un pélican
et une autruche bien dégarnie
l’un après l’autre grands chambellans
du roi hibou de Franconie.
Le roi ordonna une enquête
sur l’origine de la fortune
car il voulait avoir le coeur net
qu’elle ne dut rien au roi de Thunes.
Hélas il fut frappé par la mort !
Et la gens volatile, à grands cris,
choisit pour nouveau roi un butor,
un héron, par le ventre-saint- gris !
Réputé croqueur de grenouilles
dont il faisait grande consommation
avec balancement des couilles
n’avait autre préoccupation.
Puis lui succéda un roi pingouin
certes manchot mais pas empereur,
grand ami de la pie, son témoin
à la noce de l’élue de son coeur.
Enfin vint la chouette, pour roi,
à gouverner toute la volaille
qui jura ses grands dieux et sa foi :
« point de répit pour la canaille ! »
Mais la foi est aussi volatile
que la gens parée du même nom.
Quand à la pie, moins versatile,
elle décida changer de canton
Abandonnant la Franconie
elle s’envola au pays des goths
où l’attendait nouvelle vie
et assurance pour son magot
Ainsi se vérifia l’adage
que patience et longueur de temps
font que biens mal acquis, avec l’âge
aux pies profitent, le plus souvent.
GBA à la Fontaine
09.01.2013
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