mercredi 11 juillet 2012

A QUOI SERT LA COUR DES COMPTES ?



Ce 2 juillet de l’an de grâce 2012 Monsieur Didier MIGAUD, ex socialiste et premier président de ladite Cour, remettait au nouveau gouvernement socialiste (qui en avait fait le demande) son audit des finances publiques. 33 milliards d’euros à trouver d’ici 2013 pour ramener le déficit budgétaire pour cet exercice aux 3% fixés par le traité de Maastricht. 

Mais qui ignorait qu’il manquait de l’argent et à quoi bon être informé s’il est déjà trop tard ?

Mais non content de se livrer à un diagnostic déjà connu, le très actif MIGAUD donnait, ce qui est plus inhabituel, sa recette de financement : augmenter la TVA et la CSG ! S’il avait voulu « flinguer » le programme électoral de François HOLLANDE il ne s’y serait pas pris autrement. Ce MIGAUD là, qui donne quitus à l’ancien gouvernement, ne serait-il pas passé à droite (il doit sa fonction à Nicolas SARKOZY) ? 

On pourrait le penser d’autant que l’augmentation de la dette sous l’ancien gouvernement est passé au second plan dans son rapport : seul figure son accroissement pour le 1er trimestre 2012, il est vrai de... 72.4 milliards d’euros. Soit au moins 250 milliards d’euros pour l’exercice 2012 !!! Ce qui nous renvoie à ce que devait être la fonction première de ladite Cour : dénoncer les dérives de la gestion de l’Etat (et identifier les responsables), au premier rang desquelles, l’incurie au regard de la dette. 

Voici les chiffres (sommes empruntées par l’Agence France Trésor, en milliards d’euros) :










Par curiosité j’ai consulté les rapports de la Cour des Comptes pour la même période. V
oici les sujets (non exhaustifs) abordés par cette vénérable institution : 2002 : la politique de la ville

2003 : l’eau,
2004 : le...désamiantage du campus universitaire de Jussieu !!! 
2005 : les personnes âgées, 
2006 : les urgences hospitalières et le crédit d’impôt sur la recherche, 
2007 : le retard du secteur public dans l’emploi de personnes handicapées, 
2008 : l’Etat actionnaire, l’ANPE, les péages autoroutiers. 
2009 : Il faudra attendre 2010 et ce rapport 2009 pour que, enfin, soit abordée la question de la dette publique (18 pages sur 326), reprise en 2010 et 2011. Mais toujours de façon trop générique et impersonnelle, donc sans impact.

Ainsi la Cour des Comptes n’a servi à rien pendant 7 ans et à pas grand-chose depuis. Et on compte bien sur M. MIGAUD, nommé depuis 2010, pour qu’enfin elle soit utile à quelque chose. A défaut, autant en faire l’économie en ces temps de restrictions budgétaires.

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