de Martine AUBRY sans laquelle nous
n’aurions jamais su la véritable histoire.
LE GROS MECHANT FLOU
Il était une fois, au royaume sans le
rond,
une petite villageoise belle et fraiche
comme une rose
qu’une aimante maman habillait tout de
rose
sa petite robe à poix et son grand
chaperon.
Un beau jour sa maman ayant cuit du bon
pain
lui dit « ta mère grand est malade, va
chez elle
porter cette galette, ce
bon beurre sans gabelle,
sans te laisser
distraire, sans flâner en chemin »
Mais l’insouciante enfant oubliant la
consigne
croisa sur son chemin un simplet gabelou
qu’au pays on moquait, « c’est le gros
méchant flou ».
Mais trop tard pour s’enfuir car déjà lui
fait signe.
« Qu’as-tu dans ce panier que tu porte
sous le bras ? »
l’apostropha ce piètre collecteur
d’impôts
« une simple galette et du beurre dans
un pot »
dit-elle intimidée, cachant mal
l’embarras.
« Dis-moi où tu te
rends, je vais t’accompagner ?»
Et l’imprudente enfant, toute à son
désarroi,
« La bas près du village, de l’autre
coté du bois
où demeure mère grand,
lui porter ce panier. »
« Mais maman m’interdit de parler en
chemin »
« Suivons chacun notre route, dans ce
cas», dit le flou
« ainsi sauras-tu bien que ne suis
point filou ».
Un simplet ! Mais plaideur sans code ni
parchemins.
Sitôt dit sitôt fait il partit en
courant,
se disant en son fort qu’il aurait bon
usage,
d’un coté du chaperon à prendre le
pucelage
de l’autre à s’emparer du magot de mère
grand.
Arrivé le premier au logis de la vieille
il frappa. « Qui donc vient toquer à
ma porte ?»
Lui en chaperon, « voyez ce que
j’apporte,
une bonne galette et du
vin de la treille !»
« Tire la chevillette et la bobinette
cherra »
cria mère grand se méprenant du visiteur.
C’est ainsi que filou entra dans la
demeure
et mémé maîtrisée du magot s’empara.
Peu après la fillette à la porte frappa
« tire la chevillette et la bobinette
cherra »
récita le gabelou qui de plus l’assura,
« rejoins moi dans le lit, partageons
le repas »
Sans méfiance jusqu’au lit elle vint
déshabillée,
étonnée par la taille des mains de son
aïeule
« c’est pour mieux te serrer, pour me
sentir moins seule »
l’assura le pervers en grand mère
maquillé.
« Qu’est-ce donc cet
autre membre qui vous pousse ici bas ?»
questionna à nouveau la pucelle
intriguée.
« Il est pour ton plaisir et le mien
conjugué,
et tu vas en goûter dans
l’instant, de ce pas !
Du conte de Perrault telle fut la vraie
histoire,
point de grand méchant loup, un simplet
un peu flou,
mais qui sait détrousser mieux qu’un vil
gabelou
s’emparant, au passage, de pucelles sans
savoir.
26.03.2014
Email : correspondance@editiondelomnibus.com
www.editiondelomnibus.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire