mercredi 24 juillet 2013

D'UN BERNARD A L'AUTRE..? D'UN SCANDALE D'ETAT A L'AUTRE?



D’UN BERNARD A L’AUTRE… ?
D’UN SCANDALE D’ETAT A L’AUTRE ?


 
L’affaire « TAPIE » s’avèrerait, d’après certains chroniqueurs, un scandale politico financier sans précédent, du moins sous la très corrompue Vème… Voire ! Après tout c’est un très officiel tribunal arbitral constitué de trois personnalités non moins officielles, un ancien président de cour d’appel, Pierre ESTOUP, un ancien président du Conseil Constitutionnel, Pierre MAZEAUD et un avocat et académicien, Jean Denis BREDIN, qui a octroyé les 403 millions d’euros à Bernard TAPIE. Pas le président ou le 1er ministre. Quand à la question de l’impartialité, ou non, des arbitres retenus elle se juge à l’aune d’un seul document, capital, dont on est surpris qu’il soit fait très peu état : le mandat de vente d’Adidas confié par Bernard TAPIE au Crédit Lyonnais !
Plus précisément à la SdBO, filiale du Crédit Lyonnais, pour un prix minimum de 2,085 milliards de F, soit le montant du prix d’achat d’Adidas (1.6 milliards de francs à crédit) augmenté des pertes des premiers exercices (500 millions de francs).

Et la vente va s’effectuer aux conditions minima du mandat à deux sociétés offshore, propriétés du Crédit Lyonnais, couplée à une option de revente au profit de Robert Louis Dreyfus pour… 4.6 milliards de francs. Le Crédit Lyonnais va donc empocher au passage une plus value de 2.6 milliards de francs. C’est ce que les américains appellent un coup de « snow job ». Après tout nous sommes dans le monde des affaires et c’est pratique courante.
La « combine » ne sera révélée qu’à la suite d’une perquisition du Crédit Lyonnais ordonnée par Eva JOLY et qui va mettre à jour une note confidentielle rédigée par un certain Henri Filho, directeur général du Crédit Lyonnais, révélant deux mois avant la signature du mandat de vente, le montage « attrape couillon » de la banque.
 
Mais nous sommes en France et ce montage est doublement illicite (on s’étonne du reste que le Crédit Lyonnais ait été si mauvais juriste !) :
- Il viole le principe de loyauté d’une banque envers son client
- Le mandataire n’est pas autorisé à acquérir pour lui-même, même indirectement.
Mais il en est un troisième, qui semble n’avoir pas été soulevé : « le prix minimum fixé ». Qui, en droit, signifie, sauf disposition spéciale, qu’en cas de dépassement la plus value reviendrait intégralement à Bernard TAPIE (ou son groupe BT FINANCE), soit 2.6 milliards de francs qui, en euros donnent : 396 millions d’euros, hors intérêts et préjudice, à rapprocher des 403 millions accordés par le tribunal arbitral…

 
Si nos informations concernant la rédaction du mandat de vente sont correctes il n’y a donc pas « d’affaire TAPIE » pas plus que de scandale d’Etat, plutôt une « affaire Crédit Lyonnais », banque que l’on va retrouver impliquée dans ce qui fut un véritable scandale d’Etat daté de 1985, « l’affaire Bernard ARNAULT »*.
 
Dans cette affaire pas 20 ans de procédure, pas de tribunal arbitral. Un homme seul, premier ministre, Laurent FABIUS, qui de son initiative va, non pas vendre mais offrir, pour le franc symbolique, une société « CBSF » recevant des subsides de l’Etat pour soutenir le groupe « WILLOT », alors en faillite. Le bénéficiaire, Bernard ARNAULT (Férinel), obtiendra en sus une libéralité de … 560 millions de francs + 380 millions de francs d’abandon de créances. Merci les contribuables. En tout 1 milliard de francs, blanchis ultérieurement grâce à la cession « Peaudouce » à la société suédoise « Molnycke » avec la bénédiction d’un autre premier ministre, Edouard BALLADUR !!!
1 milliard de francs, valeur 1985, sont 260 millions d’euros aujourd’hui, sans les intérêts et le préjudice subi par contribuables et les employés licenciés. Deux premiers ministres et de nombreuses personnalités, toujours actives aujourd’hui et impliquées dans d’autres affaires. Voilà un vrai scandale d’Etat !
 
Il est encore temps de constituer la commission d’enquête voulue par François MITTERRAND et empêchée par… ? Et de pratiquer des saisies conservatoires sur le groupe LVMH qui a tendance à s’évaporer en… Belgique !!!
 
GBA
24.07.2013
Principales sources : « In rem verso » Acqua Viva, édition de l’Omnibus
« l’Ange exterminateur » Airy Routier, édition Albin Michel
« l’affaire Boussac » Gérard Bélorgey, fondation nationale des sciences politiques
« le Nouvel Obs » Jean Charles Chiquelin

 
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