mercredi 20 février 2013

LA COUR DES CONTES


      LA COUR DES CONTES


Au beau royaume de Franconie
les jours gris succédaient aux jours gris.
La misère et toute sa vilénie
était cause que tous en soient marris
 
Fallait-il accuser l'ancien roi
si fort prodigue des derniers d'autrui?
Ou le nouveau, sans désarroi,
qui pressait ses sujets tels des fruits?
 
Il existait, dans ce beau pays,
un conseil pour avis des nigauds
mais aucun n'en recueillait l'avis
au grand dam d'un dénommé Migaud
 
Il était conseilleur, pas payeur,
comment exister dans cet état?
Il voulut en prendre la gageure
qu'il saurait bientôt franchir le pas
 
Il se répandit dans la ville
disant à qui voulait l'entendre
qu'il faudrait bien être imbécile
pour ne pas les dépenses suspendre.
 
Et d'ajouter, pour bonne mesure,
comme si cela ne suffisait pas,
qu'il serait d'excellent augure
des impôts en augmenter le tas.
 
"Voyez ces aides aux familles
qui pèsent aux finances du roi
ce ne sont point des peccadilles
il faut en diminuer les droits"
 
"Faisons ce que dit le conseilleur"
dit le roi à la cassette vide
"au pain sec nos ministres hâbleurs
et taxons ce bon peuple placide"
 
Mais ce bon plan tourna vinaigre
car qui pourrait raser un tondu?
Et le climat vira à l'aigre
quand sonna le réveil des cocus
 
C'est ainsi que fut prise la Bastille
par belle journée de quatre vingt neuf,
quand las d'être pris pour une bille
le bon peuple cessa de faire l'oeuf.

Economie n'est pas science,
prenons garde à ces conseilleurs
qui n'ont cure des contingences
qui dictent l'art au gré de l'humeur.
 
Ne recommandons pas les mesures,
qu'hier on ne sut appliquer,
Il n'est de méthode moins sure
que prendre le présent pour passé.
 
 
GBA à la Fontaine
Le 20.02.2013

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