vendredi 23 novembre 2012

ELECTIONS A L’UMP : PAS DE VAINQUEUR, QUE DES VAINS CULS !


Il y a 6 mois (le 28.05.2012) je publiais, sur ce site, un article « la droite la plus bête du monde », à propos de l’UMP. Au lendemain de la pantalonnade électorale d’hier, je l’ai relu. En voici un extrait, assez pertinent. 
« ...Mais un certain Sarkozy pensa que les temps nouveaux étaient venus et qu’il pourrait s’affranchir de ces règles de droite. Le yacht de Bolloré, la soirée du Fouquet’s,    le    mariage    à    l’Elysée    avec    une    « people »...    autant    de comportements qui révèlent cette rupture et, pour tout dire, une forme de bêtise que Guy Mollet dénonçait sur sa droite. Et avec lui ses suiveurs. Les vizirs qui veulent être « califes à la place du calife ».
Parmi les principaux, François Fillon au profil si bas que l’évènement improbable qui le propulserait sur le devant de la scène lui passera largement au dessus de la tête. Un autre François, Copé, jouant les « eunuques de harem » avec l’UMP, là où se trament tous les complots. Et que dire d’un Alain Juppé, « le meilleur de la droite » (quid des autres !!!) qui ira échanger son maigre retour de crédit contre un malheureux plat de lentilles ministériel !
Gageons que la bagarre qui va s’ouvrir entre eux ne sera pas indigne des coups de bâton de Polichinelle. »
Prolongeons notre exercice de voyance jusqu’en 2017 : 
-    François Fillon hors course, par ce maigre résultat, 
-    Jean François Copé, qui roulait pour Nicolas Sarkozy, hors course. Il s’est
bien révélé « l’eunuque du harem ». 
- Ce qui met l’ancien président hors course à son tour, car ce mic-mac électoral loin de lui profiter ne fait que consacrer sa énième défaite électorale et, qui plus est, au sein de son propre parti ! Il s’affirme de plus en plus comme le « loser de droite ».
Quand à l’avenir de l’UMP, il n’y en a pas ! Elle a déjà perdu son aile gauche avec Borloo et elle va perdre son centre droit qui va se constituer de manière autonome, sous l’égide de Fillon. 
Quand à son aile droite elle va, pour moitié, être avalée par le Front National.
La droite française est bien, décidément, la plus bête du monde !!!

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UNE PARTIE DE « TROMPE COUILLON » A l’UMP


Décidément les acteurs de la vie politique en France nous donnent du « fil à penser », ces temps ci. Mais il faut bien reconnaître que les errements de la droite sont pain béni, à la grande satisfaction de la gauche qui peut aller aux siens, impunément. Nous sommes donc forcés de rebondir sur notre précédant article, « Elections à l’UMP, pas de vainqueur que des vains culs !», pour comprendre le dessous des cartes.
On entend partout, journalistes, commentateurs et chroniqueurs nous expliquer, « c’est la haine entre Copé et Fillon qui est au centre. L’UMP va finir par imploser sous les deux courants » (ou exploser suivant le point de vue). Or il s’agit d’une analyse journalistique, forcément superficielle. Non pas que les deux acteurs fassent semblant, mais ils sont les arbres qui cachent la forêt.

A droite (et pas seulement à droite) tout le monde s’accorde à penser que François Hollande a si mal commencé son mandat que ses chances pour 2017 sont nulles. Par les temps qui courent les électeurs ont la sanction facile. Que donc ils (la droite) ont toutes les chances de l’emporter. Mais qui ? Quatre acteurs (et non pas deux) sont en lice. Copé, Fillon, Juppé et... Sarkozy. Ainsi le jeu de « trompe couillon » Fillon – Copé n’est destiné qu’aux couillons. Voyons comment les cartes sont battues.

Jean François Copé est porteur d’une double casquette, la sienne et celle de Sarkozy. C’est en enfourchant le cheval de ce dernier qu’il est arrivé à faire jeu égal avec Fillon. Tous ses soutiens sont, du reste, des proches de l’ancien président et il a mis à profit le noyautage du parti fait par Nicolas pour arriver à ses fins. Mais il se sait distancé par Fillon en matière de sympathisants de droite, raison pour laquelle il s’est fait « garde place » de Sarkozy qui l’emporte sur eux deux. Mais avec une arrière-pensée. Si un accident de parcours survient a Nicolas (procédures en cours ?) il sera son remplaçant. Sinon il patientera au poste de premier ministre, en attendant son tour.

Nicolas Sarkozy sait tout cela et il a deux choses à faire au cours de 5 prochaines années : éviter les chausses trappes judiciaires (Bettencourt, Karachi, ect...) et « tuer » celui qu’il croit être son seul adversaire, François Fillon. Et il n’est pas mécontent de voir ramener Fillon au niveau de Copé. Mais deux choses viennent de le contrarier : un risque d’implosion de l’UMP qui le priverait d’un outil incontournable, et le retour inattendue de Juppé sur le devant de la scène.

François Fillon hait Nicolas Sarkozy, bien plus que Copé. Il le hait depuis 5 ans, depuis que Sarkozy l’a traité comme quantité négligeable. C’est du reste l’erreur majeure de Sarkozy : il ne faut pas mépriser les autres en politique. Fillon l’avait déjà menacé, au vu de ses meilleurs sondages, de se présenter contre lui lors de la dernière élection. C’est pourquoi il est resté premier ministre. Il a, aujourd’hui, la réaction du faible qui se révolte. Il ne permettra pas que Sarkozy, via Copé, l’emporte à la présidence du parti, quitte à saborder l’UMP. Et il vient de conclure, dans ce but, une alliance avec Juppé.

Juppé n’aime aucun des trois autres protagonistes et, coup de chance, les derniers évènements le servent. Il avait joué avec finesse le « j’ai déjà été président de parti et je ne le souhaite plus» et s’était mis de coté en pariant sur les évènements. Qui iront au-delà de ses espoirs les plus fous. Il est le seul à pouvoir empêcher l’implosion de l’UMP et le voilà qui s’impose comme arbitre entre Fillon et Copé, qui s’éliminent d’eux-mêmes et voient leurs statures réduites sous celle du sage de Bordeaux. Ne reste plus en lice que Sarkozy. Mais contre lui Juppé a un allié objectif, Hollande. Et il n’a aucun doute que ce dernier saura faire trébucher l’ancien président.

Et voici le dessous des cartes : Juppé contre Hollande en 2017 ! Mais c’est la limite de l’exercice puisque Marine le Pen contre Hollande est aussi écrit dans notre marc de café.

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mercredi 21 novembre 2012

TRIPLE A POUR GOGOS !


Nos dirigeants politiques, de droite comme de gauche, se sont à nouveau laissés bernés par la décision de l’agence de notation « Moody’s » de baisser d’un cran la note française, de AAA à AA1. Les uns blâmant l’équipe gouvernementale précédente (Moscovici) tout en renouvelant leur profession de foi au marché, les autres (les frères ennemis Fillon, Copé) faisant porter la faute aux 6 mois « catastrophiques » de la nouvelle équipe dirigeante. Mais tous de rendre compte à la même autorité et venir s’y justifier : le marché !
Il vaut mieux prendre un peu de recul pour s’assurer qu’on n’a pas dit d’âneries. Voici ce que nous écrivions en septembre 2011 à propos des ânes (voir « Triple A pour triples ânes !»)

« La pensée unique prône une politique vertueuse de réduction des déficits, partout. La rigueur. C’est la troisième sottise de nos dirigeants (il n’est pas sot d’être rigoureux mais il est sot de l’être à contretemps), après leur aveuglement de 2007/2008 et le recours massif au crédit. C’est aussi celle du FMI et de sa nouvelle directrice, la marquise de Touvatrébien.
Mais cette politique est vouée à l’échec, pour trois raisons :
- la première est qu’elle ne donnera aucun résultat en matière de résorption de la dette. Prenons un exemple et admettons qu’un Etat comme la France soit en mesure de dégager un excédant budgétaire de dix milliards d’euros par an (hypothèse hautement improbable puisque le déficit actuel est de l’ordre de dix fois plus, près de cent milliards d’euros). Il faudrait 180 années d’efforts constants pour venir à bout de l’endettement. Est-ce vraisemblable ?
- La seconde est que cette politique provoquerait une récession générale des Etats et ainsi le remède serait pire que le mal et la dette ne ferait que croître. On l’avait déjà constaté en 1929. Il faudra la seconde guerre mondiale pour voir le monde sortir définitivement de la grande crise des années 30.
- La troisième est qu’une telle politique finirait par engendrer des cataclysmes sociaux dont nul ne saurait dire où ils nous conduiraient.
Et nous avons déjà sous les yeux le constat de ce triple échec : la Grèce (dont l’aide fournie par les autres Etats européens est une autre ineptie. On endette des Etats déjà endettés pour venir au secours d’un Etat hyper-endetté, 350 milliards d’euros, qui ne pourra rembourser ni les uns ni les autres). C’est ce qu’on appelle le nivellement par le bas... »

Mais, objecterez-vous, comment se fait-il que les Etats trouvent toujours à emprunter sur les marchés ? N’est-ce pas, justement, parce que la politique que vous dénoncez ici est, au contraire, seule à les rassurer ? Poser la question c’est y répondre.

Et voici la réponse qui a échappé à la plupart !

Il faut d’abord comprendre ce qu’est le « marché ». La réunion de tous les acteurs économiques sous une même bannière : «l’argent». Et il faut savoir que «l’argent» est le seul véritable agent fédérateur sur la planète. Il transcende les Etats, les religions et les races et ainsi crée une véritable intelligence collective (un peu à l’image d’Internet, du reste mise à contribution). Ce que la force, la diplomatie et la politique n’ont su faire, lui l’a fait. On comprendra par là qu’il l’emporte partout, sur tout et tout le temps, en particulier sur les acteurs politiques qui même au sein d’une nation, voire d’un parti, n’arrivent pas à s’unifier. Voilà comment il finit pas imposer sa loi aux politiciens dont seuls ceux qui s’en font les serviteurs (les anglais, les allemands) trouvent grâce à ses yeux. C’est ce que le marché a fait signifier à François Hollande qui vient d’en accuser réception lors de sa dernière conférence de presse.
Après Sarkozy, de pourfendeur il vient d’inscrire son nom au « rôle » des serviteurs.

Mais le «marché» à deux talons d’Achille. Les crises cycliques de l’économie et la monnaie. 
1°) Les premières il ne les contrôle pas mais savait en tirer profit, mais pas de l’actuelle. Comment placer l’excédant de liquidités en période de récession durable et où trouver la sécurité requise ? Une seule réponse, les Etats. C’est la seule structure durable et fiable qui s’offre au « marché » en cette période de troubles.
Il va donc souscrire les emprunts d’Etat n’étant pas même tenu des échéances puisque librement négociables à tout moment. Ce n’est donc pas tant le plafond de l’endettement qui lui fait souci, que la capacité de l’Etat à faire face à la charge d’intérêts (50 milliards par an pour la France).
Et voici ce qui explique sa pression constante pour forcer les Etats à pratiquer une politique d’austérité : que le premier servi par la collecte des impôts soit le poste budgétaire du « marché », la charge des intérêts.

2°) La monnaie est le second talon d’Achille du marché. Il a longtemps été victime de ses manipulations (c’était même le seul domaine où le politique l’emportait sur lui). Mais là aussi, en particulier avec la création de l’euro, le marché à réussi à canaliser ce paramètre qui lui échappait. Interdire aux Etats sa manipulation (traités de Maastricht et de Lisbonne) au nom d’une idée reçue et généreuse, l’inflation est la ruine des « petites gens ». En réalité l’inflation était la ruine des prêteurs et donc des marchés.

Les Etats, comme les marchés, ne peuvent rien (ou pas grand- chose) face aux grands cycles économiques (Kondratieff), ils sont des « tsunamis ». Par contre ils ont encore en main, s’ils le veulent, la monnaie. Et nous le redisons à nouveau en vertu du principe que les idées sont comme les clous, plus on tape dessus plus on les enfonce.
Il est trop tard pour sortir de la crise par la politique d’austérité réclamée par les marchés, à son seul profit. Il est par contre encore temps de sortir l’euro de sa boite et le stylo de sa poche pour amender les traités européens signés par des ânes aux ordres du marché.