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mercredi 26 février 2014

MANUEL SHIVALLS







 
              Extrait des « Contes et fables de l’Omnibus, d’hier et d’aujourd’hui »
 


SHIVALLS




 
   
Un ministre d’Aragon
à la mine avertie
tel un nouveau gascon
vint « monter » à Paris.
 
Pour y faire fortune
il n’est meilleure voie
que paraître à la une
et faire parler de soi.
 
Dans l’art de l’exercice
il avait l’excellence,
et son poste de police
lui en donnait l’aisance.
 
De l’ordre et la morale,
ses deux chefs de bataille,
tel nouveau caporal
il en fixait la taille.
 
Mais garder la mesure
il faut toujours savoir,
donc finit dans le mur
et en voici l’histoire.
 
D’un nommé Dieudonné,
oublié de beaucoup,
il fit la renommée
par fureur de ses coups.
 
Humoriste retraité
reconverti prêcheur
en paroles maltraitées,
oublieuses de malheurs.

 Il fit taire sa messe
par le Conseil d’Etat
et interdire confesse
qui est lieu du débat.
 
Mais combattre les idées
en les interdisant
n’est-ce sotte pensée
de futile courtisan ?
 
Car le bel hidalgo
était homme de cour
voulant flatter l’égo
d’un roi de basse-cour.
 
Lequel était volage,
volage mais bien pensant,
donc à son voisinage
il vaudrait son pesant.
 
Mais la maitresse du jour
qui n’était pas d’avis
que sincère fut sa cour,
causa son préavis.

Méfions nous des donzelles
qui couchent avec nos rois,
ce sont ces jouvencelles
qui nous dictent les lois.

 


GBA à la fontaine
26.02.2014


 


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vendredi 10 janvier 2014

LE DINDON ET LE COQ











Extrait des « Contes et fables de l’Omnibus, d’hier et d’aujourd’hui »




                                                   LE DINDON ET LE COQ


Un dindon fut élu roi de la volaille
après maintes promesses à la gens volatile
assuré qu’il était de l’humeur versatile
des électeurs à plumes valant moins que piétaille.

Les promesses n’engagent que ceux à qui on les fait.
Il se dépêcha donc par oublier les siennes
et profiter du poste, advienne quoique advienne,
avec droit de cuissage prévu à cet effet.

Le plus clair de son temps passé au lit des dindes,
répudiant la première, cocufiant la seconde
avec une troisième, joliment teinte en blonde,
qu’on ne pouvait penser être venue des Indes.

Un jeune coq ambitieux qui avait concouru
reçu de ce dindon le ministère des plumes,
haute charge de police dont il s’en fit costume,
le visage austère et la mine bourrue.

Ce poste était pour lui le meilleur des tremplins
pour succéder au gallinacé volage,
opta donc l’opposé de ses us et usages
pour se rendre populaire des nobles et des vilains.
 
Pourvu d’informateurs partout dans la basse-cour
rien n’échappait à sa grande vigilance,
ainsi sut du dindon son absence de prudence
de ses sorties nocturnes pour aller faire sa cour.

« Sire je n’ai point pouvoir m’opposer à vos fêtes



mais au moins permettez que je porte protection
à votre majesté et lui fasse suggestion
de faire comme l’autruche, au moins cacher la tête ! »  



« Chantecler tu es de bon conseil » dit le roi
« je vais de ce pas mettre un pot sur ma tête,
et nul ne saura mot de mes sorties secrètes ».

Comment pouvait-on être si naïf, maladroit ?

Car, de bien entendu, le coq diffusa la nouvelle
qui servait son image puritaine et sévère
par contraste d’un dindon à la mine pépère
découvrant la belle vie auprès de jouvencelles

Prenons garde de gouter aux dindes de Noël
bien au-delà du temps, jusqu’à la fête des rois.
Un dindon y perdit le pouvoir et ses droits
au profit d’un jeune coq au bec enduit de miel

L’histoire de France est remplie de tels niais,
Louis le fainéant par Capet supplanté,
Jacquot l’indolent par Nico confronté
François le débonnaire sous Manu l’Aragonais !



GBA à la fontaine

10.01.2014
Email : correspondance@editiondelomnibus.com


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mardi 10 décembre 2013

LES DEUX NAINS ET LE BON GEANT




                                                   LES DEUX NAINS ET LE BON GEANT

"Extrait des « Contes et fables de l’Omnibus, d’hier et d’aujourd’hui »



Deux nains se disputaient la couronne du royaume
dont l’écho rapportait, à sa façon active,
des « sale mec !», « pauvre con !», leurs courantes invectives,
chacun injuriant l’autre du haut de ses trois pommes.
 
 
En ce temps de litige, dans la lointaine Afrique
un bon géant bien noir, bien fort en négritude
à l’allure magnanime, pleine de mansuétude,
vint à rendre son âme au paradis tropique !
 
Il était un modèle de conduite politique,
un exemple pour tous, blancs et noirs réunis
et nul n’aurait manqué à la cérémonie
qui doterait chacun de son précieux viatique.
 
Nos hommes se mirent en route pour le pèlerinage
et on crut, un moment, leur querelle épuisée
vu l’ampleur de l’enjeu faite pour l’apaiser,
le pardon et l’oubli étant pour seuls bagages.
 
Mais ces hommes, après tout, n’étaient autres que nains,
si l’on mit de coté les écarts de langage
il ne fut pas question de commun équipage,
rendez-vous serait pris à la fin du chemin.
 
« Que vient faire cet intrus qui ne l’a fréquenté !
Voyez cette gravure qui ne me quitte pas
ne suis-je à ses cotés avec ma Carlita
adoubé du grand homme pour me représenter ? »

 
marmonna le premier qui en eut la réplique,
« voyez-le si dévot envers cet homme noir,
après qu’il lui nia être entré dans l’histoire
s’en servir, aujourd’hui, comme sainte relique ! »
 
 
Mais l’instant rendit leur querelle dérisoire,
face à la mort du géant la dispute des vains
enseigna le royaume, privé de lendemain,
qu’alternance de nains serait bien illusoire.
 
C’est ainsi que l’homme noir, le géant Mandela
par sa mort accomplit un ultime miracle,
telle une prophétie, tel un dernier oracle,
ouvrir les yeux du peuple par de là l’au-delà
 
Cette leçon valait bien un carrosse en bis,
que le peuple paya suivant qu’il est d’usage
de lui faire tout gober d’après le vieil adage
que demain le chemin sera de fleurs de lys !

GBA à la fontaine
Le 10.12.2013
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