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dimanche 24 novembre 2013

L'IMPOT ET LE CUL



 
Extrait des « Contes et fables de l’Omnibus, d’hier et d’aujourd’hui »


     
                                                      L’IMPÔT ET LE CUL


Un mal étrange se répandit comme peste
au pays qu’on disait de milles et autres lieux
et gouvernement réduit à implorer les cieux
car atteint de façon qu’on ne peut plus funeste
 
Les impôts, puisqu’il faut les nommer par leur nom,
ce mal qui contamine, cette vile affliction,
qui limite la pensée et plus encore l’action,
le propre des gouvernants sans gloire ni renom.
 
Ne sachant comment arrondir ses fins de mois
le roi François prit conseil des ministres.
« Est-ce notre politique la cause du sinistre ? »
« Que nenni messire ! » dirent-ils sans émoi.
 
« Votre majesté est trop habile gouverneur,
c’est à nos moeurs passées qu’il nous faut remédier
c’est le message que le ciel nous a expédié »
ajouta la ministre en charge du bonheur.
 
 
« Que faut-il que je fasse ?» demanda l’indécis.
« Changeons donc toutes ces moeurs qui sont par trop usées,
en particulier les rapports entre sexes opposés ! »
 répondit la ministre en charge du précis.
 
 
« Mais n’avons-nous point fait le mariage pour tous ?»
« Sire ce n’est point assez il nous faut plus encore,
taxer les trottoirs avec toutes leurs pécores
qui arpentent pour séduire les clients sur le pouce »
 
Le bon roi indécis se gratta le menton,
la tache est digne d’un roi, nul n’y a réussi ! »
« C’est pourquoi il nous faut l’engager sans souci.
Bonne morale justifie que l’on donne du bâton »
 
« Soit !» répondit le roi « qu’il en soit donc ainsi !
Mais point de bâton et voyons l’exploitation
qui est faite du sexe avec sa punition ! »
 « Il faut taxer la passe, c’est le rôle de Bercy ! »
 
« Une nouvelle taxe ? Quelle bonne idée » dit le roi
« Oui, Sire, une nouvelle taxe à mettre au compte du cul, »
dit le surintendant, collecteur des écus,
« à charge du client pris en plein désarroi » 
 
 
C’est ainsi que l’Etat se fit proxénète.
Après avoir pompé les conducteurs de chars
et autres individus risquant d’être revanchards
il pompa les discrets, les sans « prise de tête ».
 
La morale et l’impôt font souvent bon ménage.
Méfions-nous de ceux qui s’habillent en dévots
sous leurs masques se cachent des collecteurs d’impôt
avides de notre argent, avides de nouveaux gages

GBA à la fontaine
24.11.2013

 
Email : correspondance@editiondelomnibus.com


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mercredi 20 février 2013

LA COUR DES CONTES


      LA COUR DES CONTES


Au beau royaume de Franconie
les jours gris succédaient aux jours gris.
La misère et toute sa vilénie
était cause que tous en soient marris
 
Fallait-il accuser l'ancien roi
si fort prodigue des derniers d'autrui?
Ou le nouveau, sans désarroi,
qui pressait ses sujets tels des fruits?
 
Il existait, dans ce beau pays,
un conseil pour avis des nigauds
mais aucun n'en recueillait l'avis
au grand dam d'un dénommé Migaud
 
Il était conseilleur, pas payeur,
comment exister dans cet état?
Il voulut en prendre la gageure
qu'il saurait bientôt franchir le pas
 
Il se répandit dans la ville
disant à qui voulait l'entendre
qu'il faudrait bien être imbécile
pour ne pas les dépenses suspendre.
 
Et d'ajouter, pour bonne mesure,
comme si cela ne suffisait pas,
qu'il serait d'excellent augure
des impôts en augmenter le tas.
 
"Voyez ces aides aux familles
qui pèsent aux finances du roi
ce ne sont point des peccadilles
il faut en diminuer les droits"
 
"Faisons ce que dit le conseilleur"
dit le roi à la cassette vide
"au pain sec nos ministres hâbleurs
et taxons ce bon peuple placide"
 
Mais ce bon plan tourna vinaigre
car qui pourrait raser un tondu?
Et le climat vira à l'aigre
quand sonna le réveil des cocus
 
C'est ainsi que fut prise la Bastille
par belle journée de quatre vingt neuf,
quand las d'être pris pour une bille
le bon peuple cessa de faire l'oeuf.

Economie n'est pas science,
prenons garde à ces conseilleurs
qui n'ont cure des contingences
qui dictent l'art au gré de l'humeur.
 
Ne recommandons pas les mesures,
qu'hier on ne sut appliquer,
Il n'est de méthode moins sure
que prendre le présent pour passé.
 
 
GBA à la Fontaine
Le 20.02.2013